Le président russe Vladimir Poutine a annoncé avoir procédé avec succès au test du Poséidon, un drone sous-marin à propulsion nucléaire capable de transporter des ogives atomiques. Une démonstration de force qui intervient dans un climat international déjà tendu, notamment avec Washington.

Moscou poursuit l’escalade technologique et militaire. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré ce mercredi 29 octobre avoir mené un essai concluant du Poséidon, un drone sous-marin à capacité nucléaire que le Kremlin présente comme une arme « sans équivalent dans le monde ».

« Hier, nous avons effectué encore un essai d’un autre système prometteur, le drone sous-marin Poséidon », a affirmé le chef d’État russe lors d’une visite à un hôpital militaire, dans une déclaration retransmise par la télévision publique. Il s’agit, selon lui, d’un appareil « à la vitesse et à la profondeur inégalées » qu’aucune technologie actuelle ne permettrait d’intercepter.

Un test qui défie les critiques américaines

Cette annonce intervient quelques jours seulement après le test du missile de croisière nucléaire Bourevestnik, déjà dénoncé par le président américain Donald Trump, qui avait jugé ces essais « inappropriés » et appelé Moscou à « mettre fin à la guerre en Ukraine ».

Loin de se plier à ces avertissements, Vladimir Poutine a répondu en vantant la supériorité technologique du Poséidon. Ce drone, à propulsion nucléaire, serait capable de parcourir des milliers de kilomètres sous l’eau, à plus d’un kilomètre de profondeur, et à une vitesse comprise entre 60 et 70 nœuds (environ 120 km/h), selon l’agence TASS.

Une arme de dissuasion massive

Conçu pour la dissuasion stratégique, le Poséidon peut transporter des charges thermonucléaires de très forte puissance. L’arme, longue de 25 mètres selon les premières estimations, aurait la capacité d’inonder des zones côtières entières ou de neutraliser des flottes entières par des explosions sous-marines.

Pour Frédéric Mauro, spécialiste des questions de défense européenne interrogé par CNEWS, il s’agit d’une arme « absolument terrible » :

« Elle pourrait atteindre des profondeurs inaccessibles et se déplacer de manière totalement imprévisible, ce qui la rend virtuellement indétectable. Aucun système anti-missile existant ne peut intercepter une torpille d’une telle vitesse et d’une telle portée. »

Le symbole d’une nouvelle course aux armements

Avec le Poséidon, la Russie confirme sa volonté de moderniser son arsenal stratégique et de réaffirmer sa puissance nucléaire face à l’OTAN et aux États-Unis. Le drone s’ajoute à une panoplie d’armes dites « invincibles », déjà évoquées par Poutine en 2018, parmi lesquelles figurent le missile hypersonique Avangard, le Sarmat (Satan-2), et le Bourevestnik.

Selon les observateurs, ce test marque une nouvelle étape dans la course aux armements sous-marins. Si le Poséidon venait à être déployé, il bouleverserait les équilibres stratégiques mondiaux, notamment parce qu’il pourrait être lancé depuis des sous-marins spécialement conçus pour lui, comme le Belgorod, mis en service par la marine russe en 2023.

Source : CNews.