La veuve de Gérard Collomb a saisi la Commission nationale des comptes de campagne pour demander le retrait d’agrément de l’association Prendre un temps d’avance. Elle s’inquiète de la reprise de cette structure politique par l’ancien patron de l’Olympique lyonnais, en vue des municipales de 2026.
La bataille politique lyonnaise prend une tournure inattendue. Jeudi 28 août, Caroline Collomb, veuve de l’ancien maire et ministre de l’intérieur Gérard Collomb, a saisi la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Son objectif : faire retirer l’agrément de l’association électorale Prendre un temps d’avance, fondée en 2018 par son mari et récemment transmise à l’entourage de Jean-Michel Aulas.
Cette structure avait été créée pour financer une éventuelle quatrième campagne municipale de Gérard Collomb. Restée en sommeil après son échec en 2020, elle a resurgi cet été, quand l’équipe de Jean-Michel Aulas — probable candidat à la mairie de Lyon en mars 2026 — en a pris le contrôle. L’association est désormais présidée par Emmanuel Imberton, ancien président de la chambre de commerce et d’industrie de Lyon et proche soutien de l’entrepreneur.
Caroline Collomb affirme avoir découvert la manœuvre « par la presse », tout en continuant à recevoir du courrier adressé à son mari défunt comme s’il en était encore président. « Elle ne veut pas interférer dans la campagne électorale qui s’annonce, mais s’assurer que les règles de l’État de droit soient respectées », explique son avocate, Anne-Sophie Chavent-Leclère.
Jean-Michel Aulas a cherché à désamorcer la polémique en appelant directement Caroline Collomb. Il a assuré que la reprise du microparti s’était faite « en parfaite régularité » et a promis que le reliquat de trésorerie — environ 64 430 euros — serait bien reversé aux Hospices civils de Lyon, conformément au souhait de Gérard Collomb.
Mais les réactions sont loin d’être unanimes. Certains anciens adhérents dénoncent une « trahison », affirmant ne pas avoir été conviés à l’assemblée générale censée valider le transfert. « Je pensais que l’association n’existait plus », confie Pascal Tanguy, fidèle soutien de Collomb passé du socialisme au macronisme.
Dans les rangs politiques, l’affaire alimente les critiques contre Aulas, déjà accusé par ses adversaires écologistes de recycler l’héritage collombiste au service d’un projet conservateur. En coulisses, Emmanuel Imberton mène activement la préparation des listes municipales dans les neuf arrondissements lyonnais.
Le contentieux juridique reste toutefois ouvert : la préfecture du Rhône n’a pas encore enregistré le changement de bureau, notifié le 4 juillet, ce qui laisse planer une incertitude sur la validité de la reprise. D’ici là, la CNCCFP devra trancher entre la demande de Caroline Collomb et les ambitions de Jean-Michel Aulas.
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Une image 16/9 montrant l’Hôtel de Ville de Lyon au crépuscule, avec en avant-plan un drapeau français et une ambiance électorale tendue, symbolisant la bataille politique locale.
Source :
Le Monde – À Lyon, la veuve de Gérard Collomb s’inquiète de la transmission de son microparti à Jean-Michel Aulas– lien
