Ce rapprochement intervient à un moment clé, où la France, à l’instar de nombreux pays, cherche à réduire sa dépendance en matières premières essentielles pour la transition énergétique.
En écho aux changements climatiques et à la nécessaire transition vers une économie bas carbone, la France comme d’autres pays envisage même une renaissance minière, attisée par l’urgence de sécuriser l’approvisionnement en métaux rares tels que le lithium, le cuivre, et le nickel.
Le petit village d’Échassières dans l’Allier est par exemple au cœur d’un projet d’extraction de lithium par la société Imerys, qui pourrait faire de lui un site clé pour la production européenne de ce métal crucial pour les batteries de véhicules électriques. Selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie, le besoin en lithium, surnommé l’« or blanc », pourrait être multiplié par 40 au cours des quinze prochaines années.
Le projet, prévu pour démarrer en 2028, serait susceptible de fournir jusqu’à la moitié des besoins français en lithium et de créer environ 500 emplois, boostant ainsi l’économie locale. Cependant, cette initiative divisait les habitants. Certains y voyaient une chance pour revitaliser une région affectée par le déclin industriel, tandis que d’autres, notamment les écologistes, s’inquiètaient des impacts environnementaux potentiels comme la sécheresse, la contamination de l’eau, et les déséquilibres régionaux dans l’exploitation des ressources.
Imerys met en avant la nécessité du lithium pour la transition énergétique et promet une démarche transparente pour minimiser l’impact écologique. À noter que de nombreux contributeurs du Forum économique mondial travaillent, où on travaillé, pour cette entreprise. On peut citer Patrick Kron, qui est désormais PDG du groupe Alstom, mais qui avait été élu président par intérim d’Imerys en 2019, ou encore Michaël Mack.
Mais la France lorgne également sur le lithium sud-américain. Le triangle du Lithium situé entre l’Argentine, la Bolivie et le Chili abrite 70% des réserves mondiales. Ainsi, l’Argentine du contributeur du FEM, Javier Milei, se trouve être l’un des acteurs majeurs sur le marché du lithium, attirant ainsi l’attention de la France qui aspire à consolider sa présence dans le secteur. La construction d’une relation privilégiée entre Macron et Milei pourrait donc ouvrir des portes importantes pour les entreprises françaises, désireuses de participer à l’extraction et au commerce du lithium argentin.
Dans ce contexte, la photo postée par le contributeur du FEM, Emmanuel Macron, le 8 décembre 2023 sur X, tenant un maillot de Boca Junio, club dans lequel Diego Maradona a fait ses débuts et dont l’un des premiers fans est Javier Milei, s’inscrit dans un contexte bien plus large que celui d’une simple affinité pour le football. Derrière ce geste, se dessine la volonté des présidents français et argentin de tisser des liens plus étroits, notamment dans le domaine économique. Ils ont eu l’occasion de le faire à Davos 2024, le grand raout du Forum économique mondial, où les deux chefs d’État étaient présents.
Au mois de juillet 2016, le Forum économique mondial à sorti un livre blanc intitulé Cartographie de l’exploitation minière en fonction des objectifs de développement durable : Un Atlas, en partenariat avec le Centre Columbia sur l’investissement durable, le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations Unies et lePNUD (Programme des Nations unies pour le développement). « Nous nous accordons à penser que l’industrie extractive a aujourd’hui une opportunité sans précédent pour mobiliser d’importantes ressources humaines, physiques, technologiques et financières afin de faire progresser les ODD », pouvait-on lire.