En annonçant la reconnaissance de l’État de Palestine par la France en septembre, Emmanuel Macron s’attire de vives critiques de la part du gouvernement israélien. Benjamin Netanyahu accuse Paris d’« encourager la terreur ».
Lors d’un message solennel diffusé le 24 juillet 2025, Emmanuel Macron a annoncé que « la France reconnaîtra l’État de Palestine » à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, marquant un tournant inédit dans la diplomatie française. Le chef de l’État entend ainsi relancer la solution dite « à deux États », via une conférence internationale co-organisée avec l’Arabie saoudite à New York.
Cette décision française, qui s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu au Proche-Orient, a suscité une vive réaction du gouvernement israélien. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dénoncé une initiative « qui récompense la terreur ». Sur X, il affirme : « Nous condamnons fermement la décision du président Macron de reconnaître un État palestinien à côté de Tel-Aviv, à la suite du massacre du 7 octobre. Une telle décision risque de créer un autre mandataire iranien, tout comme l’a été Gaza ».
Dans la foulée, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a qualifié l’annonce française de « ridicule et non sérieuse ». Allusion directe à la situation sécuritaire intérieure française, il a ajouté : « Le président Macron ne peut pas assurer la sécurité d’Israël. Espérons qu’il y parviendra dans les rues de Paris ».
Face à ces accusations, l’Élysée maintient que cette reconnaissance vise à enclencher une dynamique diplomatique multilatérale, et à créer les conditions d’une paix durable. Macron conditionne cette reconnaissance à la démilitarisation du Hamas, à la reconstruction de Gaza et à la reconnaissance pleine d’Israël par l’État palestinien.
Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas, qui a coûté la vie à 1.219 personnes côté israélien, les représailles militaires ont dévasté la bande de Gaza, où plus de 58.000 Palestiniens ont été tués selon des chiffres du ministère de la Santé local, jugés crédibles par l’ONU. Le blocus israélien imposé en mars, partiellement assoupli fin mai, a plongé les deux millions d’habitants de l’enclave dans une crise humanitaire aiguë.
À ce jour, près de 150 États reconnaissent la Palestine. La France devient la première grande puissance occidentale à s’y rallier, suivant la voie de pays européens comme l’Espagne, l’Irlande, ou la Suède. L’initiative française, bien que saluée par l’Autorité palestinienne, risque de tendre davantage les relations diplomatiques franco-israéliennes, dans un climat régional de plus en plus volatile.