Le rapport mondial sur le paludisme 2024, publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économqiue mondial, le Dr Tedros, a mis en lumière les défis persistants et croissants face à la maladie, tout en soulignant la nécessité d’efforts mondiaux revitalisés pour endiguer cette menace. La conférence de presse virtuelle organisée par l’OMS lundi a réuni des experts et des responsables de la santé mondiale pour discuter de l’impact de la pandémie sur les progrès réalisés dans la lutte contre le paludisme et pour examiner les solutions urgentes nécessaires pour répondre à l’augmentation des cas.
Selon le rapport, bien que des progrès importants aient été réalisés dans la lutte contre le paludisme, la maladie reste un problème de santé publique majeur dans de nombreuses régions, notamment en Afrique subsaharienne, qui porte encore 95 % du fardeau mondial. Le rapport révèle que malgré les efforts continus, les cas de paludisme et les décès restent élevés, notamment en raison des défis liés au financement insuffisant, à la résistance croissante aux médicaments et aux insecticides, ainsi qu’aux impacts du changement climatique.
Dr. Daniel Gamma J, directeur du programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS, a indiqué que l’année 2023 avait vu la prévention de 2,2 milliards de cas et 12,7 millions de décès, mais que les progrès restent insuffisants face à l’ampleur de la tâche. En effet, la mortalité due au paludisme s’élevait à 600 000 décès en 2023, bien au-dessus des objectifs mondiaux de réduction de la mortalité.
La crise climatique et ses répercussions
L’un des points clés du rapport est l’impact du changement climatique sur la transmission du paludisme. Les événements climatiques extrêmes, tels que les inondations massives au Pakistan en 2022, ont contribué à la propagation accrue de la maladie. Le Dr. Arnaud Le Menac, directeur de la Clinton Health Access Initiative, dont la vice-présidente est la contributrice du FEM, Akudo Anyanwu, a souligné que les déplacements de population dus à des catastrophes naturelles augmentent la vulnérabilité des personnes, qui se retrouvent dans des zones à risque sans accès adéquat aux soins.
Le rôle crucial de l’accès équitable aux outils de lutte
Une autre priorité soulignée par l’OMS est l’importance de l’accès équitable aux outils de lutte contre le paludisme. Bien que des outils efficaces, comme les moustiquaires imprégnées d’insecticides et les traitements antipaludiques, soient disponibles, de nombreuses personnes, en particulier dans les régions vulnérables, n’y ont toujours pas accès. En 2023, seulement 50 % de la population à risque en Afrique subsaharienne a eu accès à ces moustiquaires de protection, et moins de la moitié des femmes enceintes ont bénéficié des traitements préventifs recommandés.
Le Dr. Michael Charles, PDG de RBM Partnership to End Malaria, par lequel et passé le contributeurs du FEM, Abdourahmane Diallo, a réitéré l’importance de l’engagement des pays pour garantir que les efforts de lutte soient coordonnés à tous les niveaux et que les ressources nécessaires soient allouées de manière optimale. Selon lui, l’introduction de nouveaux outils, notamment le vaccin contre le paludisme recommandé par l’OMS, pourrait faire une grande différence dans les années à venir, mais ces efforts doivent être soutenus par un financement adéquat.
Un appel urgent à des efforts mondiaux renforcés
Le rapport souligne également la nécessité d’une coordination mondiale renforcée pour lutter contre le paludisme, notamment à travers une meilleure collecte de données désagrégées. Cette initiative permettra de cibler plus précisément les populations à risque et d’améliorer l’efficacité des interventions. Le Dr. Alia El Yassir, directrice du Département de la santé publique et de l’équité de l’OMS, a évoqué l’importance d’inclure les vulnérabilités spécifiques, notamment liées au genre et à la pauvreté, pour élaborer des stratégies de prévention et de traitement adaptées aux besoins des communautés les plus exposées.
Le rapport mondial sur le paludisme 2024 montre que des progrès notables ont été réalisés, mais que des efforts mondiaux renforcés sont impératifs pour réduire la menace croissante de la maladie, d’après l’OMS. Selon elle, il est crucial que les pays, les partenaires internationaux et les organisations de santé continuent à travailler ensemble pour garantir un accès équitable aux outils de lutte contre le paludisme et pour soutenir les efforts de prévention et de traitement dans les régions les plus touchées. Avec un engagement politique fort et une allocation judicieuse des ressources, l’éradication du paludisme demeure un objectif réalisable.
Les efforts pour atteindre cet objectif des Objectifs de développement durable 2030 des nations unies, doivent également inclure, selon l’agence onusienne, une approche multisectorielle, impliquant des ministères, des communautés et des secteurs diversifiés pour répondre aux besoins de chaque population à risque. Pour ce faire, la collecte et l’analyse des données, ainsi que l’adaptation des interventions, seront des éléments clés pour un futur sans paludisme, affirme-t-elle.