Le groupe CMI France, dirigé par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, et l’entrepreneur Jean-Martial Lefranc auraient trouvé un accord ce week-end concernant le rachat du magazine Marianne, selon La Lettre. Bien que l’accord n’ait pas encore été formellement signé,ces révélations pourraient marqués une étape importante dans le processus de vente du célèbre hebdomadaire.
Daniel Kretinsky, propriétaire de CMI France, avait initialement envisagé de vendre Marianne en raison de désaccords avec la ligne éditoriale souverainiste de la rédactrice en chef, Natacha Polony. En particulier, les critiques ouvertes du magazine à l’égard du président Emmanuel Macron et du ministre Gabriel Attal pourraient en réalité avoir accéléré cette décision de vente. Kretinsky, désireux de se désengager, a ainsi ouvert la voie à de nouveaux investisseurs.
Jean-Martial Lefranc, nouvel acquéreur de Marianne
Après avoir écarté l’offre de rachat du milliardaire conservateur Pierre-Édouard Stérin en juillet, en raison de l’opposition de la rédaction, CMI France a entamé des « négociations exclusives » avec Jean-Martial Lefranc, un entrepreneur bien établi. Il a fait fortune dans le monde des jeux vidéos en lançant Cryo Interactive Entertainment en 1992. Après la cession de Cryo, Jean-Martial Lefranc s’est consacré à la réalisation de longs métrages et de documentaires. Il a déjà exercé le rôle de directeur de la publication dans de nombreux magazines dans le domaine du cinéma, de l’art contemporain et du jeu vidéo.
Une acquisition soutenue par des partenaires influents
Jean-Martial Lefranc, 62 ans, s’est associé à plusieurs investisseurs, dont Henri de Bodinat et Joan Beaufort, pour assurer le financement du rachat. Ayant déjà une expérience dans les médias, Lefranc avait précédemment repris le groupe de presse jeunesse Fleurus en 2009.
Lefranc, proche de Julien Dray, a formulé une offre de reprise à hauteur de 8,5 millions d’euros. Il semble être le candidat idéal pour la rédaction de Marianne, qui avait unanimement rejeté l’idée d’un rachat par Stérin. Ce dernier, malgré ses garanties d’indépendance rédactionnelle, n’avait pas réussi à apaiser les craintes liées à ses liens avec le Rassemblement National (RN).
Opposition à l’offre de Pierre-Édouard Stérin
L’opposition de la rédaction à l’offre de Pierre-Édouard Stérin avait culminé en une grève en juin dernier, après la publication d’un article dans Le Monde liant Stérin à des personnalités politiques favorables à une alliance avec le RN. Le Fonds du bien commun, structure philanthropique dirigée par Stérin, ainsi que ses récents investissements, avaient également suscité des inquiétudes au sein de la rédaction.
En revanche, Lefranc semble avoir réussi à convaincre les journalistes de Marianne de son engagement en faveur de l’indépendance éditoriale, reprenant pourtant les garanties proposées précédemment par Stérin, qui revendique également sa fois catholique. C’est d’ailleurs peut-être une autre raison de son rejet par la rédaction de Marianne, puisque la laïcité est également l’un des piliers de sa ligne réadcationnelle.