Israël a mené, dans la nuit du 25 au 26 octobre, une série de frappes aériennes ciblées en Iran. Ces attaques, visant des sites militaires et des infrastructures de défense, interviennent en réponse aux 181 missiles balistiques tirés par l’Iran le 1ᵉʳ octobre dernier. Cette offensive est présentée par l’Etat hébreu comme une tentative d’établir une nouvelle forme de dissuasion tout en minimisant les risques d’escalade vers un conflit ouvert entre les deux puissances régionales.
Selon des sources militaires israéliennes, ces frappes avaient pour objectif de neutraliser les capacités de fabrication de missiles de l’Iran, ces derniers représentant une menace directe pour les citoyens israéliens. Les avions de combat israéliens ont également attaqué des systèmes de défense antiaérienne iraniens, visant à restaurer la liberté d’opération de l’aviation israélienne dans le ciel iranien.
Le choix des cibles s’inscrit dans une stratégie bien définie : affaiblir l’infrastructure militaire iranienne sans provoquer une escalade irréversible. En effet, l’attaque visait uniquement des installations militaires, excluant toute frappe contre des infrastructures nucléaires ou pétrolières, potentiellement plus déstabilisatrices. Solutions qui avait été un temps été discutées.
La montée des tensions depuis le début d’octobre
Cette offensive intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Israël et l’Iran. Début octobre, l’Iran avait lancé une salve de 181 missiles balistiques sur le territoire israélien. Bien que les systèmes de défense Arrow 3 aient intercepté la majorité des projectiles, une dizaine de missiles ont causé des dégâts matériels sur des bases aériennes. Pour Israël, cette attaque représentait une menace importante et a poussé les autorités à planifier une réponse qui serait à la fois ferme et dissuasive.
Une stratégie de dissuasion soigneusement ajustée
Les frappes israéliennes de ce week-end ont été conçues pour faire passer un message dissuasif à Téhéran.
Une source militaire israélienne a expliqué que ces frappes devaient montrer la capacité d’Israël à détruire rapidement et totalement le système de défense antiaérienne iranien, laissant le pays « complètement vulnérable ».
Cette démonstration de force vise à dissuader l’Iran de poursuivre ses attaques, tout en offrant à la République islamique la possibilité de minimiser publiquement l’ampleur des dégâts, évitant ainsi une réponse directe.
« Si le régime iranien commettait l’erreur de commencer un nouveau cycle d’escalade, nous serions obligés de répondre », a déclaaré le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari. « Notre message est clair : tous ceux qui menacent l’Etat d’Israël et tentent de plonger la région dans une escalade plus large paieront un prix élevé », a-t-il ajouté.
L’Iran a d’ores et déjà affirmé que les frappes israéliennes ont causé « des dégâts limités » et que le pays se défendrait. Israël a de son côté averti que l’Iran « paierait un lourd tribut » s’il répondait à ces frappes. Washington, Berlin et Londres estiment que l’Iran ne doit pas répondre. La France appelle « à s’abstenir de toutes escalade et action susceptibles d’aggraver le contexte d’extrême tension » au Moyen-Orient, dans un communiqué du Quai d’Orsay.