Quatre ans après l’assassinat tragique de Samuel Paty, la cour d’assises spéciale de Paris a rendu son verdict. Les huit accusés impliqués dans cette affaire ont été jugés coupables et condamnés à des peines allant d’un à seize ans de prison. Ce procès marque une étape importante dans la lutte contre le terrorisme et la défense des valeurs républicaines.
Parmi les condamnés figurent Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, amis du tueur Abdoullakh Anzorov. Âgés respectivement de 22 et 23 ans, ils ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle. La cour a estimé qu’ils avaient conscience de la radicalisation et des intentions violentes de leur ami, même s’il n’a pas été démontré qu’ils savaient qu’il prévoyait de tuer Samuel Paty.
Brahim Chnina, père de la collégienne à l’origine des accusations mensongères contre le professeur, et Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, ont également été condamnés. Accusés d’avoir orchestré une « campagne de haine » contre Samuel Paty, ils écopent de 13 et 15 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste. « M. Sefrioui subit une peine politique (…) Nous ferons appel dès lundi » a déclaré Ouadie ElHamamouchi, avocat du prédicateur islamiste.
D’autres accusés, comme Priscilla Mangel, ont reçu des peines moins lourdes, notamment trois ans de prison avec sursis pour provocation au terrorisme, tandis que Yusuf Cinar a été condamné à un an de prison pour apologie du terrorisme.
Une haine orchestrée sur les réseaux sociaux
Le procès a mis en lumière le rôle crucial joué par les réseaux sociaux dans la propagation de la haine envers Samuel Paty. Brahim Chnina avait diffusé des messages accusant le professeur d’avoir discriminé des élèves musulmans, atteignant près de 1 600 personnes via WhatsApp. De son côté, Abdelhakim Sefrioui avait publié une vidéo qualifiant Samuel Paty de « voyou », contribuant à l’exposition médiatique qui a fait du professeur une cible.
Un acte prémédité
Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie au collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, a été assassiné par Abdoullakh Anzorov, un jeune Tchétchène radicalisé de 18 ans. Aidé par Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, Anzorov s’était procuré des armes et s’était rendu sur les lieux du crime.
La cour a souligné que la « campagne de haine » menée par Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui avait préparé le terrain pour cet acte terroriste, bien que les accusés n’aient pas directement rencontré le meurtrier.
Sources : Le Point, Boursorama, Franc Info