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François Hollande. Image : Capture d'écran Café du commerce.

Présidentielle 2027 : François Hollande estime que « le candidat qui viendra de la gauche doit être de la gauche réformiste »

Invité ce vendredi sur les chaînes bretonnes Tébéo et Tébésud, François Hollande a appelé la gauche à peser sur le vote du budget 2026 tout en préparant une alternative “réformiste” pour la présidentielle de 2027. L’ancien président plaide pour une fiscalité plus juste, une réforme des retraites “mieux pensée” et un retour d’autorité dans la vie publique, “mais une autorité apaisante”.

Depuis Brest, François Hollande a livré une série d’analyses politiques très attendues à l’approche d’un automne budgétaire sous haute tension. Interrogé ce vendredi sur Tébéo et Tébésud, l’ancien président de la République a défendu une ligne social-démocrate exigeante mais pragmatique, appelant la gauche à “faire évoluer le budget 2026” et à “préparer dès maintenant une candidature crédible pour 2027”.

Alors que le débat parlementaire s’ouvre sur le budget de l’État et celui de la Sécurité sociale, François Hollande rappelle qu’en l’absence de 49.3, “des compromis doivent être trouvés”. Pour lui, la gauche “responsable et socialiste” doit se concentrer sur la question de la justice fiscale. “Cela peut passer par un relèvement de l’impôt sur les revenus du capital ou une réintroduction d’un impôt sur la fortune qui n’intègre pas les actifs professionnels”, détaille-t-il. L’objectif, insiste-t-il, n’est pas de punir la réussite, mais “de garantir la justice fiscale sans remettre en cause l’efficacité économique”.

Sur le dossier explosif des retraites, l’ancien chef de l’État défend une voie médiane. Il estime que la réforme Touraine de 2014, qu’il avait lui-même initiée, reste une base solide, mais qu’elle pourrait être “complétée par une retraite à la carte” ou “une part d’épargne d’entreprise”, à négocier avec les partenaires sociaux. Il juge, en revanche, la réforme Borne “mal élaborée et mal discutée” et approuve sa suspension récente. “En 2027, ce sera aux candidats de se prononcer clairement sur l’avenir de nos régimes de retraite”, prévient-il.

Interrogé sur le risque de dissolution de l’Assemblée nationale, François Hollande s’est montré prudent. “Des élections, il y en aura en 2027. Le peuple reprendra alors la parole. Mais une dissolution aujourd’hui pourrait ramener le même résultat, ou pire : le Rassemblement national au pouvoir.” Selon lui, le programme de Marine Le Pen et Jordan Bardella est “économiquement intenable”, reposant sur “plus de dépenses, moins d’impôts et des économies impossibles sur les seuls étrangers”. Il souligne également “les tensions internes” entre une Le Pen “social-étatiste” et un Bardella “proche du patronat”.

Sur la présidentielle de 2027, François Hollande appelle clairement à l’unité autour d’un candidat “de gauche réformiste”. “Il faut une candidature qui inspire confiance, qui puisse rassembler au second tour, et qui incarne l’État avec une autorité. Mais une autorité apaisante, pas autoritaire”, insiste-t-il, en écho à sa conception d’un pouvoir équilibré.

Interrogé enfin sur l’incarcération de Nicolas Sarkozy à la prison de la Santé, l’ancien président a adopté un ton empreint d’humanité. “Je pense à la personne. C’est une douleur pour elle, pour ses proches, pour ses amis. Mais il n’y a pas de gouvernement des juges.”

En déplacement à Brest, Hollande a également salué la stabilité incarnée par les élus locaux dans un contexte politique incertain : “Dans cette période, les citoyens iront plutôt vers la continuité. Cela peut bénéficier aux sortants.”

Sources :

Tébéo & Tébésud – Interview de François Hollande – 24 octobre 2025

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