Marine Le Pen, présidente du groupe du Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, a affirmé ce lundi que son parti d’extrême droite censurera tout gouvernement de gauche. Cette déclaration a été faite à la suite d’un entretien de deux heures avec le président et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, à l’Élysée.
Marine Le Pen a clairement indiqué que la présence ou l’absence de ministres de La France insoumise (LFI) dans un futur gouvernement « ne change[rait] strictement rien » à la position du RN. Pour elle, le « Nouveau Front populaire » serait en réalité dirigé par Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de LFI, même si Lucie Castets, candidate pressentie, devait être nommée première ministre.
« Emmanuel Macron a choisi le chaos et laisse perdurer ce chaos », a-t-elle ajouté, tout en reconnaissant ne pas pouvoir proposer de solution immédiate à cette situation politique. Selon Marine Le Pen, face au blocage potentiel de l’Assemblée nationale, le président Macron devrait envisager de « s’adresser directement au peuple » par le biais d’un référendum.
Demande d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale
La cheffe des députés RN a également demandé à Emmanuel Macron d’ouvrir une session extraordinaire de l’Assemblée nationale avant la nomination d’un nouveau premier ministre. Elle souhaite que l’Assemblée nationale soit en mesure d’exercer une motion de censure contre un nouveau gouvernement si nécessaire.
Marine Le Pen a exprimé ses inquiétudes quant à la possibilité qu’un premier ministre puisse, pendant une période d’un mois avant la session ordinaire prévue le 1er octobre, gouverner par décret ou utiliser d’autres moyens constitutionnels pour mettre en œuvre une politique jugée « dangereuse » pour les Français.
Les réactions à gauche
Sur X, les Insoumis n’ont pas manqué de réagir. Antoine Léaument affirme que « Le RN dit vouloir censurer un gouvernement qui ferait l’abrogation de la réforme des retraites et augmenterait le SMIC ». « C’est le parti de la trahison du peuple. »
Même son de cloche du côté de Manon Aubry, pour qui le RN « restera toujours la béquille des macronistes » et que le « clan Le Pen », restera « l’allié du système ».
Nicolas Cadène, ancien candidat EELV aux élections législatives de 2022 et de 2024 estime quant à lui que « Pour le RN, «protéger les Français», c’est donc s’opposer à la hausse du SMIC, à des retraites dignes, à une imposition plus juste où les ultra-riches & les grands groupes paieraient leur part pour que les classes moyennes et TPE/PME n’aient pas à porter l’essentiel de l’effort ».