Pascal Boniface, chercheur en géopolitique et directeur de l’Institut de recherches internationales et stratégiques (IRIS), s’est retrouvé au centre d’une vive polémique après avoir utilisé l’expression « Muslim d’apparence » en commentant une vidéo du maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, lors de son passage dans l’émission « Quelle époque » sur France 2. Une question de forme dénoncée par le PS et le gouvernement qui a brouillé la pertinence de son message.
Karim Bouamrane avait dénoncé dans l’émission « Quelle époque » l’instrumentalisation du conflit israélo-palestinien à des fins électoralistes. Élu socialiste d’origine marocaine et membre de l’aile du parti opposée à l’alliance avec la France insoumise (LFI), il a exprimé sa colère sur X (anciennement Twitter), suite au commentaire de Pascal Boniface, dénonçant une forme d’essentialisation religieuse. « Après 30 ans d’engagement à gauche, élu de la République depuis 1995, voilà comment un chercheur me qualifie et se disqualifie définitivement », a déclaré cette figure montante du PS avant d’ajouter : « La lutte contre l’essentialisation continue ! Vive la République ! Vive la France ! ».
Des réactions politiques fortes du coté du PS et du gouvernement
Le commentaire de Pascal Boniface a été vivement critiqué par plusieurs responsables politiques, notamment au sein du Parti socialiste et du gouvernement. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a déclaré sur X que « Nul ne devrait être assigné à une supposée identité religieuse ou culturelle. Nul ne devrait préjuger de ce que peut penser un musulman, un juif, un chrétien ou un athée ».
De son côté, le ministre des Affaires européennes, Benjamin Haddad, a jugé que « l’assignation identitaire est l’inverse de notre pacte républicain ».
Pascal Boniface a tenté de désamorcer la situation en retirant son message et en reconnaissant que son expression était « maladroite » et pouvait prêter à des interprétations contraires à sa pensée. Toutefois, il a maintenu ses interrogations sur le silence concernant la situation à Gaza, où il estime que « le risque de génocide est chaque jour plus avéré », question qui a le mérite d’être posée.
Ainsi, l’absence de prise de position de certains responsables politiques, notamment sur la situation à Gaza, a été critiquée par plusieurs observateurs, mais les termes employés par Pascal Boniface ont particulièrement choqué, en raison de leur dimension identitaire et de sa forme, même s’il posait une question de fond.