Le géant japonais du divertissement Sony, membre du Forum économique mondial s’est montré particulièrement confiant ce mardi 11 novembre, porté par la longévité commerciale de sa PlayStation 5 et le triomphe mondial du film d’animation “Demon Slayer : La Forteresse infinie”. Ces deux succès ont permis au groupe d’améliorer ses prévisions financières pour l’exercice 2025-2026, réjouissant la Bourse de Tokyo, où l’action Sony a bondi de 5,5 %.

Sony prévoit désormais un bénéfice net de 1.050 milliards de yens (soit environ 5,9 milliards d’euros) pour l’exercice clos fin mars 2026, soit un résultat quasiment stable sur un an, mais supérieur aux attentes du marché. Son revenu opérationnel devrait grimper de 22 %, tandis que le chiffre d’affaires restera équivalent à celui de l’an dernier.

Cette embellie s’explique notamment par la performance exceptionnelle du film “Demon Slayer : La Forteresse infinie”, produit par les studios associés à Sony. Sorti en septembre aux États-Unis, le long-métrage a rempli les salles aussi bien au Japon qu’à l’étranger. Dans l’archipel nippon, il est devenu le deuxième plus grand succès de l’histoire du box-office, juste derrière… le précédent “Demon Slayer”.

« Le succès de Demon Slayer hors du Japon est dû à sa qualité, mais aussi au fait que l’animation n’est plus un produit de niche — elle est devenue une catégorie majeure du divertissement mondial », explique Yasuo Nakane, analyste chez Mizuho Securities.

“Demon Slayer”, moteur du secteur culturel japonais

Selon Lin Tao, directrice financière du groupe, le succès international du film constitue une victoire non seulement pour Sony, mais aussi pour les créateurs japonais :

« Le succès nord-américain des contenus japonais à Hollywood est une excellente nouvelle pour Sony, pour nos artistes et pour le Japon tout entier », a-t-elle déclaré en conférence de presse.

La branche “musique et animation”, qui englobe les licences de “Demon Slayer”, a vu son résultat opérationnel bondir de 50 % sur le dernier trimestre. Sony s’appuie également sur ses capteurs d’images (fournis notamment à Apple) et ses appareils photo, qui profitent d’une demande soutenue et d’un effet favorable des taux de change.

PlayStation 5 : un cycle de vie prolongé

Côté jeu vidéo, la PlayStation 5 reste le moteur de croissance principal du groupe, représentant à elle seule près de 40 % du chiffre d’affaires global. Cinq ans après sa sortie, la console continue d’enregistrer de bonnes ventes, malgré une hausse de prix aux États-Unis cet été, destinée à compenser les droits de douane américains.

Sony évalue désormais l’impact de ces surtaxes à 50 milliards de yens (280 millions d’euros) pour l’exercice en cours, contre 70 milliards précédemment estimés. Lin Tao a cependant reconnu « des signes de ralentissement économique aux États-Unis ».

Quant à la future PlayStation 6, Sony reste discret. « Le cycle de vie des consoles s’allonge », a précisé Lin Tao, citant la PS4, sortie en 2013, toujours utilisée par des millions de joueurs. Le groupe mise sur une offre solide de jeux, entre ses studios internes (Naughty Dog, Santa Monica Studio, Insomniac Games…) et les grands éditeurs tiers.

Un nouveau chapitre pour Sony

En scindant sa branche de services financiers — désormais cotée séparément à Tokyo —, Sony poursuit sa stratégie de recentrage sur le divertissement, la musique, le cinéma et le jeu vidéo, qui représentent près de 70 % de son résultat opérationnel.

Avec la perspective de “Grand Theft Auto VI” attendu pour novembre 2026, et la préparation d’une nouvelle génération de consoles, le groupe semble prêt à consolider sa position de leader du divertissement mondial.

Sources :

– AFP

– Nikkei Asia

– Reuters Japan

– Mizuho Securities Report (novembre 2025)