La ministre de la Culture, Rachida Dati, a suggéré ce mercredi 23 octobre une nouvelle mesure visant à faire payer l’entrée de la cathédrale Notre-Dame de Paris aux touristes, pour un tarif de 5 euros. Cette proposition a pour objectif de financer un vaste plan de sauvegarde du patrimoine religieux en France. La cathédrale emblématique de Paris, actuellement en cours de restauration après l’incendie dévastateur de 2019, doit rouvrir ses portes le 7 décembre 2024.
Dans une interview accordée au Figaro, Rachida Dati a défendu l’idée d’un « tarif symbolique » pour les visiteurs touristiques de Notre-Dame. Elle souligne que « partout en Europe, l’accès aux édifices religieux les plus remarquables est payant »., même si ce n’est pas le cas à Saint-Pierre de Rome. Selon elle, cette contribution pourrait générer environ 75 millions d’euros par an, somme qui serait entièrement dédiée à un plan de sauvegarde des églises et édifices religieux de France. Toutefois sa proposition n’a pas été sans susciter des réactions puisque l’idée de faire payer l’entrée ne correspond pas aux valeurs du Christianisme. Beaucoup de croyants estiment que les Eglises doivent rester ouvertes aux plus démunis.
Selon la ministre, « Notre-Dame a réveillé notre attention pour le patrimoine religieux, qui appartient à tous les Français, quelle que soit leur confession ». Mais l’incendie de Notre-Dame, n’est que l’arbre qui cache la forêt. Selon les chiffres de l’Observatoire du patrimoine religieux (OPR), 39 incendies d’églises ont été recensés en France entre 2023 et les six premiers mois de 2024. L’état d’entretien des monuments est pointé du doigt, mais ce n’est peut-être pas la seule explication. De plus, il n’est pas certain que l’argent recueilli à Notre-Dame serait fléché vers les chapelles de France.
Un soutien du ministère de l’Intérieur
Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur chargé des cultes, a déjà exprimé son soutien à cette initiative. Lors de son passage sur France Inter, il a rappelé son expérience en Espagne, où les visiteurs de la Sagrada Familia doivent payer un droit d’entrée. Il a souligné l’importance de cette mesure : « Si ça doit, pour 5 euros, sauver un patrimoine religieux auquel on peut être attaché, que l’on croit au ciel ou qu’on n’y croit pas, car c’est tout simplement le paysage français ». Pour Retailleau, il s’agit d’une mesure cohérente et bénéfique pour la préservation des monuments emblématiques de la France.
Vers une modulation des tarifs pour les visiteurs étrangers
Dans la même interview, Rachida Dati a également proposé d’ajuster les tarifs des monuments et musées nationaux à partir de 2026. Elle s’interroge sur l’équité de faire payer les visiteurs français et les visiteurs étrangers au même prix. Elle préconise une tarification différenciée, où les touristes hors Union Européenne contribueraient davantage au financement de la rénovation du patrimoine national. « Les Français n’ont pas vocation à payer tout, tout seuls », a-t-elle déclaré, soulignant l’importance de cette rupture tarifaire pour les établissements culturels français.
Une hausse des tarifs au Louvre et une fréquentation en croissance
Le Musée du Louvre, l’un des plus grands musées du monde, a vu son tarif d’entrée augmenter à 22 euros début 2024, après plusieurs années de stabilité à 17 euros. En 2023, le Louvre a accueilli un total de 8,9 millions de visiteurs, dont 68 % de touristes étrangers.