Les taxis parisiens et lyonnais ont exprimé leur mécontentement mardi 3 décembre 2024, en bloquant plusieurs axes de circulation pour protester contre une baisse des tarifs de transport sanitaire imposée par le gouvernement. Le mouvement, qui concerne notamment le transport des malades, a provoqué des perturbations majeures dans les deux villes.
Environ 500 taxis ont manifesté dans la capitale, notamment près de l’Assemblée nationale, contre la réforme envisagée pour réduire les coûts du transport de malades. Cette mesure vise à réaliser 300 millions d’euros d’économies dans les transports sanitaires. Le gouvernement de Michel Barnier a proposé une baisse des tarifs et une nouvelle organisation, avec la possibilité de contraindre les taxis et les transporteurs sanitaires à négocier des conditions avec l’Assurance-maladie, sous peine de réductions tarifaires.
Le décret prévoit également que les patients ne puissent plus refuser un transport partagé, sauf exceptions, sous peine de devoir avancer les frais. Une autre mesure concerne la prise en charge des patients en moins de 45 minutes et la limitation du détour kilométrique par patient.
Des blocages à Paris et autour de Lyon
À Paris, la manifestation a ralenti la circulation, notamment sur l’autoroute A13, où des embouteillages importants ont été enregistrés. Les taxis protestent également contre l’arrivée possible de plateformes en ligne telles qu’Uber Health, qui, selon eux, fragiliseraient leur modèle économique. Un feu de palettes a également été allumé pendant la manifestation, et des CRS ont été déployés pour disperser les manifestants.
Dans l’agglomération lyonnaise, plusieurs centaines de taxis ont également participé à des blocages. La préfecture a demandé l’intervention des CRS pour libérer les voies de circulation. Bien que la mobilisation ait été moins importante mardi, un rassemblement de taxis a eu lieu en fin de journée sur la place Bellecour, au cœur de Lyon. Les chauffeurs de taxi ont exprimé leur inquiétude concernant l’impact économique de ces mesures, particulièrement dans les zones rurales, où les transports médicaux constituent une part importante de leurs revenus.
Un futur incertain pour les taxis en France
L’année dernière, plus de 40 000 taxis étaient conventionnés pour le transport de malades, un secteur particulièrement important pour les chauffeurs en milieu rural. Les taxis qui participent à ces mobilisations affirment que ces nouvelles mesures risquent de mettre en péril leur activité et de nuire à l’accès aux soins pour les patients.
Le collectif Team Taxi, à l’origine de la mobilisation, a annulé les appels à de nouvelles manifestations à Paris mercredi en raison d’une interdiction préfectorale. Les taxis attendent maintenant de voir l’évolution de la situation politique, notamment en cas de censure du gouvernement, ce qui pourrait redonner une nouvelle dynamique à leur lutte.
Les plateformes en ligne et l’avenir du transport de malades
Les chauffeurs de taxi se disent inquiets de la concurrence accrue avec des plateformes comme Uber Health, qui pourraient transformer radicalement leur activité. Selon eux, cette concurrence pourrait déstructurer le marché du transport de malades, mettant à mal leur modèle économique et social.
Source : Le Monde, Alerte infos.
