Le Bon Marché Rive Gauche met à l’honneur l’artiste brésilien Ernesto Neto pour sa 10e invitation artistique
Depuis 10 ans, Le Bon Marché Rive Gauche offre une carte blanche à des artistes internationaux, transformant son espace en véritable galerie d’art. Après Daniel Buren, Prune Nourry ou Joana Vasconcelos, c’est au tour d’Ernesto Neto d’inscrire son œuvre dans cet hommage aux créateurs du « mois du blanc », Aristide et Marguerite Boucicaut.
Un serpent en coton
L’artiste brésilien a suspendu majestueusement dans l’atrium du Bon Marché Rive Gauche, un reptile immaculé de 28 mètres de long, soutenu par 45 arcs en bambou, qui semble flotter entre deux structures organiques impressionnantes. Entièrement tissé de fils de coton, il s’inscrit dans l’univers sensoriel et immersif caractéristique de l’artiste, qui a expérimenté en 2013 l’Ayahuasca, un breuvage à base de lianes consommé traditionnellement par les chamanes des tribus indiennes d’Amazonie. Ce produit provoquerait des hallucinations, en particuliers l’apparition d’un serpent cosmique.
Au Bon Marché, les deux formes biomorphiques qui accompagnent ce serpent sont réalisées en crochet et remplies de feuilles séchées et symbolisent Adam et Ève. Mais loin des représentations traditionnelles du serpent comme une figure maléfique, Ernesto Neto propose ici une relecture audacieuse et poétique d’un mythe fondateur.
Une relecture du mythe du serpent
« Dans de nombreuses cultures, le serpent est un dieu« , explique Ernesto Neto dans les colonnes de Beaux Arts.
L’installation explore la place du serpent dans l’histoire de l’humanité. Dans les traditions occidentales, il est souvent perçu comme un symbole négatif, associé au péché originel. Ernesto Neto souhaite au contraire lui rendre ses lettres de noblesse, rappelant qu’il est vénéré comme un dieu dans de nombreuses civilisations.
L’artiste va plus loin en soulignant que certains pensent que la représentation de notre ADN pourrait être deux serpents entrelacés, illustrant ainsi la connexion entre le corps et l’esprit.
Avec cette œuvre, Ernesto Neto souhaite également réhabiliter l’image d’Ève. Plutôt que de la cantonner au rôle de tentatrice, il célèbre son acte fondateur : « Si Ève n’avait pas croqué le fruit, il n’y aurait pas d’humanité. »
Une expérience immersive au Bon Marché
Fidèle à son approche sensorielle, Ernesto Neto ne s’est pas limité à une seule installation. À l’étage du magasin, il a conçu une œuvre monumentale et immersive, intitulée Avant que le temps n’apparaisse.
Il s’agit d’une immense cabane en crochet, où les visiteurs sont invités à se déchausser et s’installer sur des tapis moelleux pour discuter, méditer ou simplement profiter du lieu.
L’expérience se prolonge avec une dimension interactive : les visiteurs peuvent dessiner à la craie sur les murs, tandis qu’une chanson spécialement composée pour l’occasion résonne en fond sonore.
Enfin, comme le veut la tradition des « invitations artistiques » du Bon Marché, Ernesto Neto a également investi les vitrines du magasin, leur donnant une dimension artistique et immersive.
Une exposition à découvrir sans tarder !
📅 Ernesto Neto – « Le La Serpent »
📍 Du 11 janvier 2025 au 23 février 2025, au Bon Marché Rive Gauche
Sources : BeauxArts.