Après la mort du pape et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, François, la Grande Loge d’Italie a salué son action comme “profondément résonante” avec les principes de la franc-maçonnerie. Une déclaration qui ravive un débat ancien entre Église et loges.
L’annonce a surpris jusque dans les couloirs du Vatican. Le 22 avril, au lendemain du décès du pape François, la Grande Loge d’Italie de l’ALAM a publié un hommage appuyé au défunt souverain pontife. Selon son Grand Maître Luciano Romoli, l’héritage de François “incarne les valeurs de fraternité, d’humilité et de recherche d’un humanisme planétaire”. Mais surtout, son œuvre serait en profonde résonance avec les idéaux fondamentaux de la franc-maçonnerie. Une prise de position lourde de symboles – et de controverses.
Qu’est-ce que la franc-maçonnerie dit du pape François ?
Dans son communiqué officiel, la Grande Loge d’Italie salue un homme “venu du bout du monde” qui aurait su “réconcilier foi et raison”, tout en remettant au goût du jour les enseignements “révolutionnaires” de Saint François d’Assise.
Luciano Romoli insiste : les valeurs centrales promues par l’encyclique Fratelli tutti – liberté, égalité, fraternité – sont les trois piliers fondateurs de la franc-maçonnerie. Selon lui, le pape François partageait avec les maçons une volonté de dépasser les divisions, d’accueillir le doute dans la foi, et de bâtir une “communauté humaine unie dans la diversité”.
Pourquoi cette reconnaissance interroge-t-elle ?
Parce qu’elle entre frontalement en contradiction avec la position historique de l’Église catholique, qui condamne fermement la franc-maçonnerie depuis le XVIIIe siècle.
Dès 1738, le pape Clément XII dénonçait dans la bulle In eminenti les loges maçonniques comme incompatibles avec la foi catholique, leur reprochant leur relativisme doctrinal et leur rejet de l’autorité ecclésiale. Cette condamnation fut répétée par plusieurs pontifes, jusqu’à être inscrite dans le Code de droit canonique de 1917. Encore aujourd’hui, l’Église considère que l’appartenance à la franc-maçonnerie demeure “inconciliable” avec la foi chrétienne, comme l’a rappelé en 1983 la Congrégation pour la doctrine de la foi.
La déclaration de la Grande Loge italienne brouille donc les lignes. Car si les maçons saluent le message du pape, cette proximité idéologique perçue est précisément ce que l’Église a toujours voulu éviter. Elle relance une question ancienne : où commence le dialogue et où finit le compromis ?
D’autant plus qu’en 2017, le cardinal Francesco Coccopalmerio, ancien chef du Conseil pontifical pour les textes législatifs a organisé une orgie homosexuelle avec cocaïne dans un bâtiment du Vatican. Il a participé à une conférence organisée à Milan par le Grand Orient d’Italie, aux côtés du Grand Maître Stefano Bisi et de prélats catholiques.
Comment évolue ce débat aujourd’hui ?
Ce rapprochement rhétorique survient dans un moment de mutation spirituelle et géopolitique de l’Église catholique.
François a orienté son pontificat vers des thèmes universels : protection des plus vulnérables, écologie intégrale, critique du capitalisme dérégulé. Il a aussi bousculé certains dogmes sans jamais les renier, préférant les nuances aux condamnations frontales. Une approche saluée par les loges, qui y voient une forme de “résonance philosophique” avec leur propre quête de vérité, libre de tout dogme.
Mais cette reconnaissance soulève aussi des inquiétudes, chez les catholiques les plus attachés à la tradition. Car si l’intention du pape était de dialoguer avec le monde, elle pourrait être interprétée – voire instrumentalisée – comme une compromission doctrinale. Et ce, alors même que François n’a jamais levé l’interdit maçonnique.
Source : Life Site News.