Dans un discours prononcé hier à Bruxelles, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a exhorté les pays européens à adopter un « état d’esprit de temps de guerre » face aux menaces croissantes posées par la Russie. Deux ans après le début de l’invasion de l’Ukraine, Rutte a souligné l’urgence pour l’Europe de renforcer sa défense collective, mettant en garde contre une confrontation à long terme avec Moscou.
« Le danger se rapproche de nous à grande vitesse », a averti l’ancien Premier ministre néerlandais. Il a appelé à une augmentation significative des budgets militaires, affirmant que le seuil actuel de 2 % du PIB, fixé par l’OTAN en 2014, est désormais insuffisant. « Nous aurons besoin de bien plus que 2 % », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que cet effort est essentiel pour assurer la sécurité du continent.
Cependant, la mise en œuvre de cet appel à l’action s’annonce complexe. Plusieurs pays, dont l’Espagne, l’Italie et la Belgique, peinent à augmenter leurs dépenses militaires en raison de contraintes budgétaires. Pendant ce temps, seules 23 des 32 nations de l’OTAN atteignent actuellement l’objectif des 2 %, mettant en évidence les disparités au sein de l’alliance.
Pour répondre à ces besoins, des solutions sont envisagées, telles qu’un projet d’emprunt européen ou la création d’une structure ad hoc permettant aux États intéressés de lever des fonds sur les marchés. Toutefois, ces propositions divisent, notamment en raison des réticences de l’Allemagne à toute dette commune.
Rutte a également insisté sur la nécessité de dépenser « mieux ensemble », en privilégiant les achats communs et en alignant les investissements sur les plans de défense de l’OTAN. Selon lui, l’Europe devra investir jusqu’à 4 % de son PIB en l’absence d’une gestion optimisée des ressources.
Ce discours marque un moment crucial dans la réflexion européenne sur sa sécurité collective. Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient, la capacité de l’Europe à répondre aux défis actuels dépendra de sa volonté de surmonter les divergences internes pour bâtir une défense solide et unie.
