L’Allemagne accuse un navire chinois d’avoir braqué un laser sur un avion de l’armée de l’Air en opération au large du Yémen. Pékin rejette fermement ces accusations, qualifiées d’« incompatibles avec les faits », dans un contexte de tensions croissantes en mer Rouge.
Les relations sino-européennes se tendent à nouveau autour de la mer Rouge. Ce mardi 8 juillet, Berlin a affirmé qu’un avion militaire allemand engagé dans l’opération européenne Aspides avait été pris pour cible, le 2 juillet, par un laser émanant d’un navire chinois. La réaction de Pékin n’a pas tardé : ce mercredi, la diplomatie chinoise a fermement rejeté ces accusations, les qualifiant de « complètement incompatibles avec les faits ».
L’incident, selon les autorités allemandes, s’est produit lors d’un vol de surveillance de routine dans la zone maritime stratégique, où les forces européennes assurent la sécurité du trafic commercial, régulièrement menacé par les rebelles Houthis. Le porte-parole du ministère allemand de la Défense a dénoncé une mise en danger de l’équipage et de l’équipement, sans préciser la nature du laser utilisé. L’ambassadeur chinois à Berlin a été convoqué dans la foulée par le ministère des Affaires étrangères allemand.
La Chine, par la voix de sa porte-parole Mao Ning, a rappelé que ses navires effectuaient des missions d’escorte dans le golfe d’Aden et les eaux somaliennes, dans le cadre de la lutte contre la piraterie. Elle appelle désormais à un dialogue pragmatique et à la prévention des malentendus entre partenaires militaires opérant dans une zone de plus en plus congestionnée.
Ce n’est pas la première fois que Pékin est mise en cause pour l’usage de lasers à des fins de dissuasion ou d’intimidation. En 2023, les garde-côtes philippins avaient accusé un bâtiment chinois d’avoir braqué un laser militaire sur leur navire en mer de Chine méridionale. L’année précédente, l’Australie avait également protesté contre une action similaire ciblant un de ses avions.
Depuis 2017, la Chine dispose d’une base militaire à Djibouti, point névralgique de la route maritime entre l’océan Indien et la Méditerranée via le canal de Suez. Cet ancrage stratégique permet à Pékin de protéger ses investissements dans la région, tout en affirmant une présence militaire accrue au large du Moyen-Orient. Les incidents récurrents illustrent la rivalité croissante dans cette zone stratégique, où se croisent les intérêts sécuritaires, économiques et géopolitiques des grandes puissances.
Source de l’article : Le Parisien avec AFP, ministère allemand de la Défense, ministère chinois des Affaires étrangères