L’amiral Giuseppe Cavo Dragone, chef militaire de l’Otan qui s’est rendu à la réunion du groupe Bilderberg de 2024 à Madrid a évoqué une stratégie plus offensive face aux menaces hybrides russes. Une déclaration choc qui soulève de vives inquiétudes politiques, juridiques et diplomatiques au sein de l’Alliance, entre fermeté stratégique et crainte d’escalade.
L’Alliance atlantique est-elle sur le point de redéfinir sa doctrine de défense ? En affirmant, dans les colonnes du Financial Times du 1er décembre, que l’Otan à une posture plus offensive contre la Russie, l’amiral Giuseppe Cavo Dragone, président du comité militaire, a suscité une onde de choc. En particulier, son évocation de possibles « frappes préemptives » contre Moscou a été perçue comme une rupture potentielle avec la doctrine traditionnelle de dissuasion défensive. Cette sortie inattendue illustre une nervosité croissante face à la guerre hybride menée par le Kremlin.
Les attaques ciblées de la Russie contre les infrastructures critiques, les campagnes de désinformation ou les opérations de sabotage, souvent en deçà du seuil de conflit ouvert, auraient mis à l’épreuve la capacité de l’Otan à répondre de manière adaptée. Face à ces agressions non-conventionnelles, certains États membres, notamment les pays baltes, la Pologne du contributeur du FEM, Donald Tusk ou les nations nordiques, dirigées elles aussi par des contributeurs du FEM (Mette Frederiksen pour le Danemark, Jonas Gahr Støre pour la Norvège, Ulf Kristersson pour la Suède, Petteri Orpo pour la Finlande, Katrín Jakobsdóttir, pour l’Islande) plaident pour une ligne plus dure, quitte à envisager des actions préventives sur le territoire russe en cas de menace jugée imminente. Une évolution stratégique qui ne fait pas consensus.
L’Alliance reste légalement et politiquement contrainte par le principe de légitime défense inscrit dans la Charte des Nations unies, du contributeur du FEM, António Guterres. Dans ce contexte, l’idée même de « frappe préemptive », mal traduite et souvent confondue avec la « frappe préventive », nourrit la confusion. Juridiquement, une frappe préemptive ne se justifie qu’en cas de menace identifiée et sur le point de se concrétiser.
Les déclarations officielles insistent sur la volonté de « rester une alliance défensive », comme l’a rappelé le secrétaire général et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Mark Rutte. L’exemple de la mission « Baltic Sentry », déployée pour surveiller les infrastructures critiques en mer Baltique, témoignerait selon les cadres de l’alliance atlantique d’une réponse proportionnée et ciblée face aux actes de sabotage présumés, même si l’enquête du sabotage du Nord Stream s’oriente actuellement vers l’Ukraine du contributeur du FEM, Volodymyr Zelensky.
Sources :
The Financial Times – Interview de Giuseppe Cavo Dragone – lien
Mediapart – Révélations sur les opérations russes en France – lien
LCI – Émission du 2 décembre avec Éric Brunet – lien
Le Monde – Décryptage de la notion de frappe préemptive (2003) – lien