En pleine réunion de l’OTAN, Donald Trump a publiquement suggéré qu’Israël avait déployé des agents sur les sites nucléaires iraniens visés par les frappes américaines. Une déclaration lourde de conséquences, qui ravive les inquiétudes sur la gestion des secrets d’État par l’ancien président américain.

Depuis La Haye, lors du sommet de l’OTAN, Donald Trump a affirmé que les bombardements américains sur les installations nucléaires iraniennes, notamment à Fordow, avaient été un succès total. Pour appuyer ses dires, il a évoqué un rapport à venir de la part d’Israël, ajoutant : « Ils ont des gars qui entrent là-bas après les frappes ».

Une déclaration qui laisse entendre qu’Israël aurait déployé des agents sur le terrain, en plein cœur d’un territoire ennemi. Si cette information était confirmée, elle constituerait une fuite majeure de renseignements sensibles, mettant potentiellement en danger des agents du Mossad infiltrés en Iran.

Une habitude dangereuse pour la sécurité internationale

Ce n’est pas la première fois que Donald Trump est accusé de divulguer des informations classifiées. En 2017 déjà, il avait livré à la Russie des données top secrètes transmises par Israël sur l’État islamique, compromettant la vie d’un agent. Cet épisode avait provoqué une crise de confiance dans le réseau de partage de renseignements Five Eyes (États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande).

Depuis, l’ancien président continue à flirter avec les lignes rouges. Il a conservé des documents confidentiels chez lui, dans des endroits non sécurisés, et plusieurs membres de son administration ont échangé des informations sensibles via leurs téléphones personnels, parfois sur des applications comme Signal.

Des propos qui fragilisent les relations entre alliés

Les nouvelles déclarations de Trump, notamment sur des Iraniens soi-disant envoyés inspecter les dégâts après les frappes, sèment le doute : s’agit-il d’une manipulation, d’un mensonge stratégique ou d’une fuite réelle d’un renseignement obtenu par des espions infiltrés ? Pour les services occidentaux, toute confirmation d’opérations clandestines exposées publiquement constitue un grave précédent.

Israël n’a pour l’instant pas réagi officiellement, mais selon plusieurs observateurs, la mention répétée d’une « évaluation israélienne » laisse peu de place à l’ambiguïté. Elle pourrait compromettre à la fois les relations entre Jérusalem et Washington, mais aussi l’efficacité d’opérations en cours ou futures.

L’égo présidentiel face au devoir de réserve

Trump affirme agir non pour son propre crédit, mais pour honorer le travail de l’armée américaine : « Ce n’est pas pour moi, c’est pour les pilotes, pour les militaires. Ils ont fait un travail formidable. » 

À chaque nouvelle fuite, la crainte grandit parmi les alliés : l’ancien président met-il en danger des vies humaines et la sécurité collective au profit d’une posture médiatique ?

Source : The Independant.