Lors de sa conférence de presse qui s’est tenue hier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a répondu aux questions concernant l’état d’avancement du traité sur les pandémies, un accord global visant à améliorer la réponse internationale face aux futures crises sanitaires. Des incertitudes sur le processus exact de conclusion de cet accord ont laissé place à des interrogations, notamment en ce qui concerne la tenue d’une session spéciale de l’Assemblée mondiale de la Santé et le côté inexorable d’un tel accord.
Interrogé par un journaliste de l’AFP sur les prochaines étapes, Derek Walton, membre du conseil juridique de l’OMS, a indiqué que le processus de négociation se poursuivrait lors de la session de l’Organe intergouvernemental de négociation (INB), prévue du 4 au 15 novembre.
« Pour clarifier, la semaine prochaine, l’organe intergouvernemental de négociation (ou INB) se réunira pour sa 12e session, une étape clé dans la décision d’organiser ou non une session spéciale de l’Assemblée mondiale de la Santé avant la fin de l’année », a indiqué Walton. « L’Assemblée mondiale de la Santé a décidé en mai que l’accord sur la pandémie devrait être finalisé pour l’Assemblée de mai prochain, ou si possible, plus tôt, avant la fin de 2024 », a-t-il ajouté précisant que « La date limite pour prendre cette décision se situe dans les deux prochaines semaines« . « Si cette session spéciale est convoquée, elle aura pour but d’adopter officiellement l’accord sur la pandémie. «
Le journaliste indépendant, John Zaracostas, a ensuite demander de « préciser quelle est la date limite pour que les États membres décident s’ils vont avancer avec une session spéciale ou non ? ». « Est-ce que cette décision doit être prise entre le 4 et le 15 novembre ? Pourriez-vous clarifier le moment exact où ils devront se prononcer ? »
Derek Walton a alors indiqué que « L’IMB a fixé une date limite pour prendre une décision sur le déclenchement du processus qui mènerait à une session spéciale avant la fin de l’année ». « Cette décision doit être prise d’ici le dimanche 11 novembre. À ce moment-là, une décision est nécessaire pour lancer le mécanisme qui conduira à une session spéciale avant la fin de l’année. »
Le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a alors jugé nécéssaire de reprendre son collègue. « Les États membres font de leur mieux pour finaliser cet accord d’ici la fin de l’année. Comme vous le savez, ils ont décidé en mai dernier qu’il serait idéal de conclure cet accord d’ici la fin de cette année, mais au plus tard d’ici mai 2025. Ils font de leur mieux pour respecter cette échéance, et nous verrons jusqu’où ils pourront aller. Si ce n’est pas finalisé cette année, ils continueront les négociations l’année prochaine », a-t-il déclaré.
Le DG de l’OMS a ensuite noyé le poisson en affirmant que « Comme l’a dit Derek, que nous ayons une session spéciale ou non, nous le saurons au cours de ces deux semaines de négociations ». « Il y a des progrès significatifs, et cela mérite d’être reconnu. Des accords internationaux comme celui-ci prennent souvent des années. C’est grâce aux efforts des États membres que nous sommes proches d’un accord en à peine trois ans, ce qui est relativement court pour un accord global. Habituellement, de tels accords peuvent prendre une décennie, voire plus. »
Le Dr Tedros a également évoqué une nouvelle fois les « rumeurs, notamment sur les réseaux sociaux, concernant une supposée atteinte à la souveraineté » des états-membres. « Ce n’est pas vrai, c’est probablement une méprise. Cet accord pandémique est négocié par les États membres eux-mêmes, en respectant leur souveraineté. Toute allégation affirmant le contraire est infondée. »
Ce n’est pas l’avis de personnalités telles que le journaliste américain, James Roguski, qui a même porté plainte contre l’OMS, le Dr German Velasquez, ancien cadre de l’OMS, d’Elon Musk ou de Donald Trump. L’ancien président des États-Unis, avait critiqué les négociations portant sur la modification du Règlement sanitaire international et le traité sur les pandémies lors de la convention nationale du Parti libertarien promettant que s’il était élu, il s’attaquerait à ces « monstruosités ».
Lors de la conférence de presse qui s’est tenue hier, la journaliste de Politico, Carmen Paun, a d’ailleurs questionné les cadres de l’OMS sur l’incidence que pourrait avoir les élections américaines sur le traité sur les pandémies.
Derek Walton a relevé que « les élections américaines coïncideront avec la réunion de l’Organe intergouvernemental de négociation (INB) de l’OMS ». « Il est important de noter que les États-Unis ne sont qu’un des 194 États membres participant à ces négociations. Chaque État décide des facteurs à considérer lors de ses prises de décision. Pour comprendre l’impact potentiel des élections sur la position des États-Unis dans ces discussions, il serait approprié de consulter directement la délégation américaine. »