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Image : Capture d'écran France 3 Paris Île-de-France.

Notre-Dame : Le coq a-t-il été remplacé par un Phénix ?

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Le 16 décembre 2023, un nouveau coq en cuivre, symbolisant la résurrection de la cathédrale Notre-Dame, a été installé au sommet de la flèche récemment reconstruite, alors que son prédécesseur bien que cabossé, avait été retrouvé. Le coq, reflet de l’histoire de France et de la chrétienté, incarnant la lumière du Christ, a été remplacé par une version flamboyante, symbolisant un phénix. Retour sur la symbolique de ce bestiaire.

Le 16 décembre 2023, un nouveau coq en cuivre, recouvert de feuilles d’or, a été installé au sommet de la flèche restaurée de Notre-Dame, mais son prédécesseur, bien plus que sa fonction décorative, est devenu le symbole d’un miracle.

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Après l’incendie de la cathédrale, alors que le coq semblait perdu dans les flammes, il a été retrouvé intact, bien que cabossé, par l’architecte en chef, Philippe Villeneuve, chargé de rebâtir la flèche a salué comme un signe de résilience. Les reliques glissées dans le coq au XIXe siècle ont également survécu à l’incendie, ajoutant une dimension sacrée à cette trouvaille.

Le coq, symbole de la lumière du Christ

Le coq a une signification symbolique profonde dans le christianisme, particulièrement en lien avec la résurrection de Jésus. « Avant qu’un coq chante, tu me renieras trois fois », disait Jésus à Pierre. Le chant du coq annonçait la fin de la nuit, la victoire sur la peur et la victoire sur le mal. Ce symbole fort trouve son origine au IXe siècle, lorsque le pape Léon IV a ordonné que toutes les églises de la chrétienté soient surmontées d’un coq, un animal associé à la lumière du Christ. Cette tradition, particulièrement suivie en France, a fait du coq un emblème spirituel de résilience, de renaissance et de lumière.

Le coq est aussi un animal célébré dans de très nombreuses cultures, comme en Chine, où il est considéré comme un messagé des dieux capable de faire fuir les démons. 

Le coq, un symbole maçonnique

Le franc-maçon, Marc Fiszman, décrit dans les colonnes de Cairn.info, son initiation dans un lieu sombre rempli d’objets, dont certains portaient un coq et la devise « vigilance et persévérance ». Il explique que le coq, symbole important dans la franc-maçonnerie et l’alchimie, représente Mercure et la pierre philosophale.

Fiszman relie également le coq à la mythologie grecque à travers l’histoire d’Ares (Mars), dieu de la guerre, et de son adultère avec Aphrodite (Vénus). Lucien de Samosate rapporte que Alectryon, un compagnon d’Ares, s’endormit en gardant la porte, permettant au Soleil de surprendre les amants. Pour le punir, Ares le transforma en coq, condamné à chanter avant l’aube pour annoncer le lever du Soleil et éviter d’autres trahisons.

Le coq comme reflet de l’âme française

Au-delà de son rôle religieux, le coq est aussi un symbole profondément enraciné dans l’histoire de la France. Avant la conversion des Gaulois au christianisme, l’oiseau était déjà un symbole de la résistance face à l’Empire romain. Plus récemment, au moment où la France se cherchait une nouvelle identité sous Napoléon, le coq a été proposé comme emblème de la nation. Bien que cette idée ait été rejetée, le coq reste néanmoins un symbole emblématique de la culture française, fier et résilient.

Un coq aux ailes de feu symbolisant un phénix

Le coq qui trônait au dessus de notre dame désormais retrouvé dans son état miraculeux, sera exposé au musée de l’Œuvre de Notre-Dame. Il porte en lui l’histoire d’une résurrection. Bien que sa restauration ait été envisagée, les autorités ont toutefois choisi de le conserver tel quel, avec ses ailes brisées et son panache tordu, comme un témoin vivant du passé et de la survie à la catastrophe

Le nouveau coq, flamboyant et lumineux, a été imaginé par Philippe Villeneuve, comme un coq « aux ailes de feu », symbolisant un « phénix », rappelant « qu’une cathédrale peut aussi renaître de ses cendres », comme il l’a confié à nos confrères du Parisien.

Le Phénix, un animal symbolique

Le Phénix renaissant de ses cendres est l’un des symboles les plus évocateurs du phénomène de mort-résurrection, que l’on retrouve dans les cultures indiennes, tibétaines, égyptiennes. Dans la tradition chrétienne, le Phénix symbolise le Christ réssucité. Il est également symbole d’instant de survie et d’espérance.

C’est également un symbole maçonnique. Il est l’un des symboles majeurs du Rite Ecossais Rectifié. Il est d’ailleurs l’image utilisée pour le sceau de l’Ordre.

La symbolique de l’or et du cuivre

Les astrologues de l’antiquité avaient mis en correspondance les sept métaux connus avec sept astres du système solaire. Si l’or symbolise, le soleil et l’orgueil, le cuivre symbolise Vénus et la luxure.

Vulcain fils de Zeus et d’Héra est le forgeron, l’armurier des dieux de l’Olympe. Il emploie dans son atelier des servantes qu’il a forgé dans de l’or et qui sont capables de se mouvoir et de l’aider dans son travail. Dans la culture chinoise, l’or est associé au Yang.

Les reliques de retour dans le phénix ?

Deux cavités ont été creusées dans le nouveau coq en cuivre, afin d’y insérer les reliques de sainte Geneviève, protectrice de la capitale, et de saint Denis, premier évêque de Paris, mais aussi l’une des 70 épines de la sainte couronne du Christ.

L’archevêque de Paris, Laurent Ulrich, a béni ce coq, « symbole de l’annonce de la résurrection du Christ, avant qu’il ne prenne son envole », comme il l’a confié au Parisien. Sauf, s’il s’agit d’un Phénix, qui comme nous l’avons vu symbolise le Christ réssucité.

Sources : Le Parisien, Le Figaro, France 3 Paris-Ile-de-France.

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