Une infirmière de l’UNICEF, enlevée il y a six ans par des jihadistes dans le nord-est du Nigeria, a retrouvé la liberté après une évasion audacieuse. Cette nouvelle marque un tournant dans l’un des nombreux drames causés par le conflit dans cette région instable.
Alice Loksha, enlevée lors d’une attaque à Rann en mars 2018, a enduré des conditions de captivité inimaginables. Forcée à se marier à deux reprises avec des chefs jihadistes de l’ISWAP (Daesh en Afrique de l’Ouest), elle a donné naissance à un enfant sous contrainte. Malgré ces épreuves, elle a réussi à s’échapper le 24 octobre dernier, avant d’être secourue par l’armée nigériane cinq jours plus tard.
Le général Kenneth Chigbu, lors d’un point presse à Maiduguri, a salué le courage d’Alice et évoqué les défis auxquels elle fait face pour reconstruire sa vie. Parmi ces défis, les complications familiales : son mari, pensant qu’elle était décédée, s’est remarié, et l’intégration de l’enfant né en captivité soulève des questions délicates.
Une région en proie à une violence croissante
L’enlèvement d’Alice s’inscrit dans une série d’attaques perpétrées par Boko Haram et l’ISWAP depuis plus de 15 ans. Ces groupes, responsables de la mort de 40 000 personnes et du déplacement de deux millions d’autres selon l’ONU, continuent d’utiliser les enlèvements comme une arme stratégique. En 2014, l’enlèvement de 276 lycéennes à Chibok avait suscité une indignation internationale, mais à ce jour, une centaine de ces jeunes filles restent portées disparues.
Selon des experts, la recrudescence des enlèvements est liée à une situation économique difficile, exacerbant l’instabilité dans les régions du nord-est et du nord-ouest du Nigeria.