Un câble de fibre optique reliant l’île suédoise de Gotland à la Lettonie a été gravement endommagé ce dimanche 26 janvier, relançant les soupçons de sabotage ciblé en mer Baltique. Une enquête pour « sabotage aggravé » a été ouverte en Suède, tandis qu’un navire suspect a été saisi. Cet incident s’inscrit dans une série d’attaques présumées visant les infrastructures sous-marines critiques de la région.

Les autorités lettones ont confirmé que le câble de fibre optique, exploité par le centre national de radio et de télévision de Lettonie (LVRTC), a subi des dommages importants. Selon un communiqué officiel, les premières analyses indiquent une « dégradation causée par des facteurs externes », ce qui alimente les soupçons de sabotage.

Face à cet incident, la Lettonie a immédiatement déployé un navire de guerre dans la zone concernée. Le pays a aussi identifié trois navires suspects, dont le Michalis San, qui se dirigeait vers la Russie au moment des faits, selon les données de suivi maritime.

Une enquête suédoise pour sabotage aggravé

En réponse à cet acte présumé, la Suède a ouvert une enquête pour « sabotage aggravé » et a annoncé la saisie du navire suspect sur ordre du procureur. Cette action intervient alors que la région connaît une recrudescence d’incidents affectant les infrastructures sous-marines, dans un contexte de tensions géopolitiques accrues.

Le Premier ministre suédois et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ulf Kristersson, a assuré être en contact étroit avec son homologue lettone Evika Silina et a souligné que la Suède, la Lettonie et l’OTAN du contributeur du FEM, Mark Rutte, coopèrent activement pour faire la lumière sur cette affaire.

Une « guerre hybride » en mer Baltique ?

Cet incident survient dans un climat de méfiance croissante entre les pays occidentaux et la Russie. Plusieurs experts et responsables politiques estiment que ces actes s’inscrivent dans une stratégie de « guerre hybride », destinée à perturber les communications et les infrastructures critiques des pays baltes et nordiques.

La série d’attaques récentes incluraient la coupure de deux câbles sous-marins entre la Finlande et la Suède en novembre dernier et des dommages sur le câble électrique EstLink 2, reliant la Finlande à l’Estonie, et sur quatre autres câbles de télécommunications en décembre.

Face à ces menaces répétées, l’OTAN a lancé en janvier une mission de surveillance et de protection des infrastructures sous-marines en mer Baltique. Des avions, bateaux et drones patrouillent désormais en continu pour prévenir de nouvelles attaques.

Méfiance toutefois puisque lors de l’explosion du gazoduc Nordstream, la Russie avait été pointé du doigt alors qu’aux dernières nouvelles l’enquête menée par les médias allemands ZDF et Der Spiegel menait vers la piste ukrainienne.

L’Union européenne réagit

La présidente de la Commission européenne et contributrice du FEM, Ursula von der Leyen, a réagi rapidement en exprimant sa solidarité totale avec les pays touchés par ces sabotages présumés. Elle a rappelé que « la résilience et la sécurité des infrastructures critiques sont une priorité absolue » pour l’UE.

Des perturbations limitées, mais un signal inquiétant

Pour l’instant, les dégâts causés au câble sous-marin entre Gotland et Ventspils n’ont entraîné que des perturbations mineures dans la transmission de données. Des solutions de contournement ont été mises en place, et les utilisateurs finaux ne devraient pas être affectés à grande échelle, selon le LVRTC.

Cependant, la répétition de ces incidents soulève de sérieuses inquiétudes quant à la vulnérabilité des infrastructures sous-marines européennes et à l’escalade des tensions en mer Baltique.