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Image : Capture d'écran compte X d'Emmanuel Macron.

New York : Macron plaide pour un renforcement des Nations Unies afin de faire face aux défis de notre époque

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Dans un discours prononcé dans la nuit du 23 au 24 septembre au siège des Nations unies, Emmanuel Macron a défendu une réforme de l’Organisation et un retour à l’“efficacité collective”. Le président français a appelé à un renforcement des règles pour faire respecter le Droit international et réclamé l’union pour faire face aux défis climatiques, technologiques et militaires.

Huit décennies après la Charte de San Francisco, Emmanuel Macron a choisi la solennité pour appeler à “retrouver la sève du multilatéralisme efficace”. À la tribune de l’Assemblée générale, le chef de l’État a rappelé la raison d’être de l’ONU — la paix, la justice, les droits fondamentaux — tout en assumant une part d’autocritique : si l’Organisation est parfois grippée, c’est, dit-il, parce que “quelques-uns la bloquent, souvent les plus puissants”.

Le président français s’est lancé dans une plaidoyer appuyé pour la réforme du Conseil de sécurité, avec un élargissement incluant le continent africain, afin de corriger une représentation devenue “inégale” au regard des équilibres contemporains. Macron a appelé à « consolider les règles » afin de mieux faire appliqué le respect du droit humanitaire international. Il a préconisé le soutien à la Cour pénale internationale et l’exécution des arrêts de la Cour internationale de justice, comme antidotes au “deux poids deux mesures” dénoncé par nombre d’États. Un rappel de méthode, presque un credo : le droit d’abord, pour tous, partout.

Sur l’Ukraine, Emmanuel Macron a endossé une ligne de fermeté articulée autour d’un objectif simple : une paix “solide et juste” qui dissuade toute nouvelle agression. Il a mis en avant la coalition de garanties de sécurité rassemblant, selon lui, 35 nations, bâtie avec le Royaume-Uni, et souligné que l’agression russe “n’est pas le problème de l’Europe, mais celui de nous tous”. L’Ukraine, affirme-t-il, est prête au cessez-le-feu et à la négociation ; à Moscou désormais de “prouver qu’elle peut choisir la paix”, alors que les attaques contre les civils se poursuivent.

Au Proche-Orient, Paris revendique une “voie crédible” : libération de tous les otages, cessation des frappes sur Gaza, démilitarisation et démantèlement du Hamas, et reconnaissance réciproque de deux États — un État de Palestine démilitarisé reconnaissant Israël, et un État d’Israël reconnaissant l’État de Palestine. Emmanuel Macron s’est félicité de la “déclaration de New York” qui rassemblé 142 membres de l’Assemblée autour de cette trajectoire. La stabilité régionale est posée comme indissociable du dossier libanais : renforcement des forces armées libanaises, restauration de la souveraineté et réduction de la capacité de nuisance du Hezbollah, avec l’appui conjoint de la FINUL, des États-Unis et de la France.

Plus inattendu, le chef de l’État affirme que “la Syrie est plus libre depuis que le régime d’Assad est tombé”, revendiquant un dialogue avec un président de transition et la perspective d’une unité retrouvée. Il associe cette séquence à une mise en garde adressée à Téhéran : Paris, Berlin et Londres ont enclenché, dit-il, le processus visant au rétablissement des sanctions internationales si l’Iran ne rouvre pas pleinement ses portes à l’AIEA et ne clarifie pas le statut de son uranium enrichi. “Les prochaines heures seront déterminantes”, prévient-il, entre geste d’apaisement et retour des sanctions.

Au-delà des conflits, Emmanuel Macron prend acte d’un “moment paradoxal” : la multiplication des guerres, l’emballement technologique, les “guerres tarifaires” et l’accélération des dérèglements climatiques et de l’effondrement de la biodiversité. Sa réponse se veut pragmatique : consolider les règles existantes, bâtir des cadres vérifiables contre les proliférations nucléaires, balistiques, chimiques et biologiques, et couvrir les nouveaux risques — intelligence artificielle, quantique, cyber, spatial — où l’innovation court plus vite que la norme.

Vient alors l’économie politique du multilatéralisme. Le président plaide pour une conversation “organisée” entre grandes économies afin de réduire les déséquilibres, éviter les spirales protectionnistes et mobiliser des financements publics et privés à la hauteur des besoins en éducation, santé, sécurité alimentaire, climat et biodiversité. Il assume une articulation G7–BRICS “sans bloc contre bloc”, évoque la présidence française du G7 en 2026 et appelle à sortir du faux dilemme “croissance contre climat”, en activant garanties, partage de risques et capitaux privés pour les pays à revenu intermédiaire comme pour les plus pauvres.

Côté environnement, Emmanuel Macron a salué les récents jalons multilatéraux — traité sur la haute mer, agenda anti-pollution plastique — et fixé le cap de la COP de Belém, promettant que la France et l’Europe seront “au rendez-vous” des objectifs 2035, tant en réduction d’émissions qu’en financement. L’heure, a-t-il insisté, n’est ni au repli ni à la fatigue. L’ONU “c’est nous tous”, a clamé le président français et si le monde vacille, la seule boussole serait selon lui, l’action collective pour faire face aux défis climatiques, technologiques et militaires. Un appel au sursaut, presque une injonction : “Agir, agir.”

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