You are currently viewing Netflix explore le phénomène Jerry Springer : le « maître de cérémonie de la fin de la civilisation »
Jerry Springer. Photo : @David Shankbone

Netflix explore le phénomène Jerry Springer : le « maître de cérémonie de la fin de la civilisation »

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:MEDIA
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Le documentaire « Jerry Springer : Silence, moteur, altercations », disponible sur Netflix, revient sur l’histoire du « Jerry Springer Show », une émission controversée qui a redéfini la télévision trash entre 1991 et 2018. Qualifiée de « pire émission de télé de tous les temps » par TV Guide, elle a captivé et choqué l’Amérique pendant près de trois décennies.

Avant de devenir l’icône de la télévision trash, Jerry Springer était un journaliste respecté et un homme politique engagé. Né au Royaume-Uni, de parents juifs réfugiés de l’Allemagne nazie, Jerry Springer émigre en 1949 aux États-Unis avec sa famille. Il obtient en 1965 un bachelor of Arts à l’université Tulane et se tourne ensuite vers la politique en tant que conseiller de Robert Kennedy. Jerry Springer endosse ensuite le costume d’un présentateur respecté des JT de Cincinnati dans l’Ohio. Alors âgé de 47 ans, il collectionne alors les Emmy Awards locaux avant de revenir à la politique en tant que membre démocrate du conseil municipal de Cincinnati, puis en tant que maire de 1977 à 1978.

Il se voit proposer en 1991 l’animation d’un talk-show politique par NBC. Cependant, en 1994, face à des audiences stagnantes, son producteur Richard Dominick le convainc de prendre un virage sensationnaliste. Le show devient alors un véritable spectacle de controverses et de confrontations violentes.

Un pacte avec le diable

Sous l’influence de Dominick, l’émission abandonne la politique pour accueillir des anonymes partageant leurs histoires les plus scandaleuses. Des thèmes provocants comme « Mon frère m’a mise enceinte » ou « J’ai quitté ma famille pour épouser un poney » deviennent la norme. En 1997, un épisode intitulé « Klanfrontation » voit des membres du Ku Klux Klan affronter la Ligue de défense juive en direct, menant à une bagarre généralisée.

Malgré les critiques et les polémiques, l’émission dépasse les 8 millions de téléspectateurs quotidiens, surpassant même « The Oprah Winfrey Show ».

« J’aimerais m’excuser pour ma carrière. J’irai en enfer pour cela. J’espère qu’il n’est pas trop chaud car ma peau est inflammable », a-t-il déclaré lors d’une interview accordée à la fin de sa carrière.  

Un modèle de télévision controversé

Si Jerry Springer était décrit comme un homme intelligent et bienveillant en coulisses, il a également été accusé d’avoir vendu son âme pour la célébrité et l’argent. Son contrat de 30 millions de dollars illustre son compromis avec les exigences du divertissement trash.

Le « Jerry Springer Show » a ouvert la voie à la télé-réalité moderne et à des formats toujours plus choquants. Même après son arrêt en 2018, son influence reste perceptible dans l’univers médiatique actuel.  Sur son compte Twitter, Jerry Springer qui est mort en 2023, à l’âge de 79 ans ans, des suites d’un cancer du pancréas, se définissait d’ailleurs comme le « Maître de cérémonie de la fin de la civilisation ».

Un documentaire immersif et critique

Le réalisateur Luke Sewell, spécialisé dans les enquêtes choc, analyse dans ce documentaire de deux épisodes l’impact de cette émission et la fascination du public pour le voyeurisme télévisuel. Un retour sur un phénomène qui, malgré ses excès, a marqué l’histoire de la télévision mondiale.

« Jerry Springer : Silence, moteur, altercations ». Disponible sur Netflix.

Source : Marianne.

Laisser un commentaire