Remaniement d’envergure au ministère de la Culture au Salvador. Le président, Nayib Bukele, prend un virage conservateur au détriment du progressisme inclusif promu officiellement par le Forum Économique Mondial, avec qui il entretient pourtant des liens. Simple désaccord idéologique ou revirement politique anti-mondialistes ?
Le président du Salvador, Nayib Bukele, a récemment entrepris un remaniement radical au sein du ministère de la Culture. Il vient de congédier plus de 300 employés accusés de promouvoir des initiatives qui ne sont pas aux goûts du gouvernement et de son chef d’État, considérées comme Woke. Ce remaniement a été officialisé jeudi, lorsqu’il a été annoncé que le ministre de la Culture, Raul Castillo, procèderait à la révocation de plus de 300 fonctionnaires. Nayib Bukele a justifié cette décision en invoquant la nécessité de réaligner les projets du ministère avec la vision gouvernementale, tout en mentionnant les économies budgétaires que cela permettrait de réaliser.
Anti-woke, anti-FEM ?
Nayib Bukele s’était affilié au Forum Économique Mondial lorsqu’il était encore le maire de San Salvador. Il avait fait parler de son pays, lorsqu’une fois à sa tête, il avait décidé de remplacer, en février dernier, d’adopter en monnaie à cours légal le Bitcoin. Une décision qui entre dans le programme de l’Agenda 2030 du FEM visant à établir une monnaie numérique.
En entrant en conflit avec l’idéologie LGBT, on peut y lire une volonté de mettre à mal l’influence libérale, sur les questions de genre notamment. Un souhait de se mettre en retrait du FEM et de son inclusivité ?
Alexia Rivas, députée affiliée à Bukele, a réaffirmé cette position en déclarant que le Salvador soutient les valeurs pro-vie et pro-famille traditionnelle, et que l’Agenda 2030 des Nations Unies, qui prône l’égalité des genres et la lutte contre les discriminations, n’a pas sa place dans le pays. Ce remaniement intervient également après l’annulation controversée d’une pièce de théâtre LGBTQI+ par le ministère de la Culture début juin, jugée “immorale” et inappropriée pour les familles salvadoriennes. Aranza Santos, membre du collectif Alejandria LGBTQI+, a dénoncé cette purge comme une nouvelle attaque contre les droits de la communauté LGBTQ, accusant le Président de céder aux pressions des conservateurs.
En parallèle, en février, le ministère de l’Éducation du Salvador avait ordonné le retrait de toutes les références au genre dans les manuels scolaires, une décision largement applaudie par les groupes conservateurs.
De son côté, un membre du ministère qui a perdu son poste et a décidé de rester anonyme, a déclaré que le gouvernement avait en tête d’utiliser l’annulation d’un spectacle qui incluait un transgenre comme excuse pour pouvoir opérer les licenciements en masse, selon le média salvadorien elsalvador.com.
Reste le contre exemple, Viktor Orban, qui se présentait comme libéral quand il est arrivé au pouvoir avant de mener une politique conservatrice.