À quelques mois des élections municipales, l’alliance de gauche explose à Villeurbanne. L’adjoint au maire Mathieu Garabedian a annoncé sa candidature sous l’étiquette LFI, tournant ainsi le dos au socialiste Cédric Van Styvendael.

La gauche villeurbannaise vole en éclats à l’approche des municipales de mars 2026. Ce lundi 29 septembre, Mathieu Garabedian, adjoint en charge des solidarités, a officialisé sa candidature à la mairie sous les couleurs de la France insoumise. Une rupture nette avec le maire sortant socialiste Cédric Van Styvendael, élu en 2020 à la tête d’une coalition réunissant PS, écologistes, communistes et Insoumis.

La désignation de Garabedian avait été préparée de longue date. Avec Gaëlle Fabriguet, il avait déjà été nommé chef de file par LFI au printemps pour « proposer une alternative citoyenne, écologique et populaire », en rupture avec la majorité actuelle. Cette candidature illustre les tensions croissantes entre socialistes et insoumis à Villeurbanne, reflet d’une rivalité qui agite la gauche à l’échelle nationale. Manuel Bompard, coordinateur de LFI, avait lui-même ouvert la voie en avertissant que son mouvement « prendrait ses responsabilités » si les urgences sociales et écologiques n’étaient pas prises en compte.

Ces divergences se sont cristallisées sur plusieurs dossiers locaux. Le député LFI Gabriel Amard, proche de Jean-Luc Mélenchon, s’est distingué en militant contre les caméras de surveillance et pour le désarmement de la police municipale, des positions qui ont accentué la fracture avec le PS.

Pour les Insoumis, le pari est risqué mais prometteur. Élection après élection, leur poids électoral à Villeurbanne ne cesse de croître. Jean-Luc Mélenchon avait déjà réalisé 26,48 % des voix au premier tour de la présidentielle de 2017, puis 37,9 % en 2022. Gabriel Amard avait confirmé cette progression aux législatives avec 41,3 %, avant que LFI ne double le PS aux européennes. Lors d’une législative partielle, le mouvement a même battu un record avec 46,2 %, talonnant l’ancien maire socialiste Jean-Paul Bret, qui prévoit lui aussi de présenter sa liste en mars prochain.

La recomposition politique à gauche pourrait aussi toucher Lyon. Dans la métropole voisine, une alliance écologistes–insoumis semble compromise pour le premier tour. Le nom de la députée Anaïs Belouassa-Cherifi circule comme éventuelle tête de liste insoumise, sans confirmation officielle à ce stade.

La bataille pour Villeurbanne s’annonce donc comme un affrontement fratricide entre anciens alliés, sur fond de rivalité nationale entre le PS et LFI.

Sources :
Actu Lyon – « Municipales 2026 à Villeurbanne : en guerre avec le PS, LFI part à l’assaut de la ville » – 29 septembre 2025 – lien