Au Pakistan, des pluies diluviennes liées à une mousson d’une intensité inhabituelle ont causé la mort d’au moins 50 personnes en une journée. Depuis fin juin, plus de 350 victimes, dont près de la moitié d’enfants, ont été recensées. Les autorités craignent une aggravation de la situation d’ici mi-septembre.
Au nord du Pakistan, les pluies torrentielles qui s’abattent depuis plusieurs jours ont tourné au drame. Vendredi 15 août, les autorités ont confirmé la mort d’au moins 50 personnes en vingt-quatre heures, principalement dans la province montagneuse du Khyber Pakhtunkhwa, frontalière de l’Afghanistan.
Selon l’Autorité nationale de gestion des catastrophes, 43 victimes – dont huit enfants et deux femmes – ont été recensées dans cette province, la plus durement touchée. Dans le district de Bajaur, une averse particulièrement violente a emporté plusieurs maisons, piégeant plus de vingt habitants sous les décombres. Dix-huit corps ont été extraits à ce jour. Dans le district voisin de Lower Dir, quinze personnes ont péri. Sept autres décès ont été signalés au Cachemire.
Depuis le début de la mousson estivale, à la fin de juin, le bilan dépasse désormais 350 morts, dont près de la moitié sont des enfants. La plupart des victimes ont trouvé la mort dans l’effondrement de leur habitation ou lors de glissements de terrain emportant des véhicules.
Cette saison des pluies est qualifiée d’« inhabituelle » par les autorités pakistanaises. En juillet, le Pendjab – province où réside près de la moitié des 255 millions d’habitants du pays – a enregistré des précipitations supérieures de 73 % à celles de l’an passé. Le nombre de décès y a déjà dépassé celui de la mousson précédente. Et la menace reste entière : les services météorologiques anticipent de nouvelles pluies intenses jusqu’à la mi-septembre.
La mousson, qui apporte entre 70 % et 80 % des précipitations annuelles en Asie du Sud, est vitale pour les cultures et la subsistance de millions d’agriculteurs. Mais elle peut aussi engendrer des catastrophes humanitaires, comme en 2022, lorsque des inondations historiques avaient submergé près d’un tiers du territoire, affecté 33 millions de personnes et tué 1 700 habitants.
Classé parmi les pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique, le Pakistan subit une fréquence accrue d’événements météorologiques extrêmes. Les autorités appellent désormais à renforcer les systèmes d’alerte et les infrastructures de protection pour limiter l’ampleur des futures catastrophes.
Source : Le Monde.