Dans un contexte géopolitique tendu, Moscou accuse l’Ukraine d’avoir lancé six missiles américains ATACMS contre un site militaire situé dans la région russe de Briansk. Cette attaque intervient alors que le conflit entre les deux nations atteint son millième jour, marquant une nouvelle escalade militaire et diplomatique. Vladimir Poutine vient de signer un décret modifiant la doctrine nucléaire russe.

Le ministère russe de la Défense a déclaré que l’attaque s’est produite à 3h25 dans la nuit du 18 au 19 novembre, ciblant un site militaire dans la région de Briansk. Selon Moscou, cinq missiles ont été interceptés par la défense anti-aérienne, tandis qu’un sixième a été endommagé. Ces missiles, du modèle ATACMS, sont connus pour leur capacité à atteindre des cibles à longue distance, illustrant un tournant stratégique dans le soutien militaire américain à Kiev.

Un tournant dans la doctrine américaine

L’administration sortante de Joe Biden avait récemment donné son feu vert pour que l’Ukraine utilise des missiles longue portée américains contre des cibles en Russie. Ce changement stratégique met fin à une année de tergiversations, marquant une ligne rouge franchie pour Moscou. En réponse, Vladimir Poutine a signé un décret modifiant la doctrine nucléaire russe, élargissant les conditions justifiant le recours à l’arme nucléaire. Jusqu’ici elle excluait les pays n’ayant pas l’arme nucléaire. Désormais, elle inclut un assaut aérien massif d’un pays soutenu par une puissance nucléaire. «Parmi les conditions justifiant l’utilisation des armes nucléaires figure le lancement de missiles balistiques contre la Russie», selon ce décret.

La doctrine nucléaire russe : une menace implicite

Le décret signé par Vladimir Poutine illustre une escalade inquiétante dans le conflit. Désormais, la Russie pourrait utiliser des armes nucléaires en cas d’attaques massives, même si celles-ci sont menées par des États non-nucléaires soutenus par des puissances nucléaires. Ce discours vise directement l’Ukraine et ses alliés occidentaux, principalement les États-Unis.

Selon Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, cette adaptation est « nécessaire pour répondre à la situation actuelle ». Il a également promis que la Russie sortirait victorieuse du conflit.

Alors que le conflit en Ukraine entre dans sa quatrième année, les tensions entre Kiev et Moscou s’intensifient. Le recours aux missiles longue portée marque une nouvelle phase, avec des implications géopolitiques majeures. Le soutien international à l’Ukraine sera crucial pour l’avenir de ce conflit, tandis que les menaces nucléaires russes jettent une ombre inquiétante sur l’évolution des hostilités.