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Montmartre : Les CRS évacuent les boulistes du Clap après des années de conflit

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Ce lundi, le bras de fer de plus de deux ans entre la Ville de Paris et le Clap, club de pétanque emblématique de Montmartre, a atteint son point culminant. Les CRS ont été mobilisés pour déloger les boulistes qui occupaient le terrain depuis des mois. Cette évacuation marque un tournant dans la bataille juridique et symbolique qui oppose le club au projet d’aménagement d’un jardin privé par un établissement de luxe voisin.

L’avenue Junot, habituellement calme et chic, a été le théâtre d’une opération policière peu commune. Vers 7h30 du matin, les forces de l’ordre ont pris position sur le terrain du Clap pour évacuer les trois membres qui avaient passé la nuit sur place. Malgré l’opposition pacifique des membres du club, qui se relayaient depuis six mois jour et nuit pour protéger leur terrain, les CRS ont procédé à leur évacuation.

Près de 80 adhérents du Clap, alertés dès l’aube, se sont rassemblés devant les grilles pour protester contre cette décision. Certains se sont même couchés sur la route pour bloquer le départ des camions de déménagement remplis de leurs affaires, mais en vain. En milieu d’après-midi, les boulistes ont été définitivement délogés.

La bataille juridique entre la Ville et le Clap

L’éviction du Clap intervient après une longue bataille juridique. Depuis 1971, ce club historique occupe le dernier vestige du maquis classé de Montmartre. Cependant, en 2022, la mairie de Paris a décidé de confier la gestion de cet espace à l’hôtel voisin, qui prévoit d’y aménager un jardin attenant à sa terrasse. Ce projet, intitulé Le Jardin de Junot, serait ouvert au public en journée mais exploité par l’établissement en soirée.

Le Clap, avec ses 300 adhérents, a toujours revendiqué la signature d’une convention d’occupation avec la mairie, qui n’a jamais été conclue. La mairie justifie désormais cette opération en déclarant que le club est un « occupant sans droit ni titre ». Un arrêt du Conseil d’État d’avril 2024 a confirmé la décision d’expulsion, reportée après les Jeux Olympiques et la Fête des Vendanges. Le président du Clap, Nicolas Jammes, a annoncé son intention de porter plainte.

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