La journée du 10 septembre 2025 à Lyon n’aura pas été marquée par un blocage total de la ville. Toutefois, une mobilisation significative a bien eu lieu, contre Emmanuel Macron et les potentielles politiques d’austérité budgétaire envisagées dans le contexte post-Bayrou. Des dégradations ont été constatées et des heurts ont éclatés avec les forces de l’ordre.
Dès l’aube, plusieurs actions étaient prévues dans la métropole lyonnaise. Les premiers groupes de manifestants se sont retrouvés à 6h30 place des Archives, à proximité de la gare de Perrache. Bien que certains points stratégiques aient été ciblés – comme le pont de l’Université ou la M7 –, les forces de l’ordre, particulièrement présentes (avec 1300 policiers et gendarmes mobilisés), ont rapidement repris le contrôle. La raffinerie de Feyzin a connu un simple piquet de grève, et les blocages dans les lycées sont restés très localisés et temporaires.
La manifestation principale s’est tenue entre midi et deux place Guichard, où entre 8000 et 13 000 se sont réunies. Dans une ambiance militante mais pacifique, les manifestants ont exprimé leur rejet d’Emmanuel Macron et de toute politique budgétaire jugée austéritaire.
En marge du rassemblement, des groupes plus radicaux, souvent vêtus de noir, ont mené des actions sporadiques dans les rues de Lyon, notamment dans les secteurs de la Guillotière et de la Part-Dieu. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont eu lieu entre 14h et 17H, occasionnant trois blessés dans les rangs de la police et 15 interpellations. Des dégradations ont été constatées, incluant des feux de poubelles, des tags, des vitrines brisées et le lancement de projectiles.
La station des métros A et D de Bellecour a été fermée dans les deux sens de circulation jusqu’à au moins 18. La station du Métro B, place Guichard a été fermée jusqu’à 17h15.
Du côté des établissements scolaires, le rectorat a confirmé que l’ensemble des élèves avaient pu rejoindre leurs établissements. Toutefois, quelques incidents isolés, dont une bagarre entre élèves au lycée Saint-Just, ont émaillé la matinée.
La préfecture a salué la gestion des forces de sécurité tout en signalant que la tension restait palpable dans certains quartiers en fin de journée. Un nouveau rassemblement était annoncé pour la soirée place Guichard.
La mobilisation du 10 septembre à Lyon démontre que, même en l’absence d’un blocage généralisé, le climat social reste tendu. L’opposition à Emmanuel Macron, portée par une partie des syndicats, de la jeunesse et de la société civile, pourrait continuer à s’exprimer dans les semaines à venir. Le gouvernement, de son côté, devra gérer avec attention ces signaux de défiance qui rappellent certaines séquences du mouvement des Gilets jaunes.