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Photo : Compte Facebook de Bruno Bernard.

Métropole de Lyon : le budget 2026 au cœur d’un affrontement entre Aulas-Sarselli et Bruno Bernard

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Avant le dernier conseil métropolitain du mandat, le budget 2026 de la Métropole de Lyon a cristallisé les tensions politiques. Jean-Michel Aulas et Véronique Sarselli ont dénoncé ce lundi 15 décembre une gestion qu’ils jugent peu sincère et demandé un contrôle de légalité, tandis que le président écologiste Bruno Bernard défend une dette maîtrisée et des choix contraints par l’État.

Le débat budgétaire s’est imposé comme l’un des derniers marqueurs politiques du mandat écologiste à la tête de la Métropole de Lyon. À quelques mois des élections métropolitaines, la présentation du budget 2026, proche de 4 milliards d’euros, a déclenché une confrontation directe entre l’exécutif conduit par Bruno Bernard et l’opposition rassemblée sous la bannière « Grand Cœur Lyonnais », emmenée par Jean-Michel Aulas et Véronique Sarselli.

Lundi 15 décembre, en amont du conseil métropolitain, les deux figures de l’opposition ont publiquement mis en cause la sincérité des comptes présentés par la majorité écolo-LFI lors de leur première conférence de presse commune. Leur démarche est inhabituelle par sa portée institutionnelle : ils demandent à la préfète un contrôle de légalité du budget, estimant que plusieurs hypothèses de recettes et de dépenses manquent de fiabilité. Jean-Michel Aulas a expliqué ne pas vouloir alimenter une polémique politique, mais juger nécessaire qu’un examen approfondi soit mené avant toute séquence électorale.

Selon Véronique Sarselli, maire de Sainte-Foy-lès-Lyon et candidate à la présidence de la Métropole, la situation financière de la collectivité se serait progressivement fragilisée depuis 2020. Elle pointe une hausse continue des dépenses de fonctionnement, sans véritable programmation pluriannuelle, et des recettes qu’elle qualifie d’imprévisibles, reposant notamment sur des augmentations d’impôts et sur une reprise incertaine des droits de mutation. L’opposition met en avant l’effondrement de l’épargne brute, passée de 547 millions d’euros en 2019 à environ 230 millions en 2025, malgré un budget global en hausse.

Pour le tandem Aulas-Sarselli, cette dégradation limiterait fortement les marges de manœuvre futures de la Métropole et conduirait mécaniquement à un recours accru à l’emprunt. Ils contestent également le bilan économique revendiqué par l’exécutif écologiste, notamment sur la création d’emplois. Jean-Michel Aulas affirme que les chiffres mis en avant relèvent davantage de dynamiques structurelles du territoire que de décisions politiques récentes, soulignant dans le même temps une remontée du chômage et une augmentation de 25 % des défaillances d’entreprises sur l’année 2025.

Face à ces attaques, Bruno Bernard défend fermement sa gestion. Lors d’une conférence de presse tenue quelques jours plus tôt, le président de la Métropole a rappelé que la construction du budget 2026 s’inscrivait dans un contexte national contraint. Selon l’exécutif métropolitain, les décisions de l’État représentent un manque à gagner de 140 millions d’euros sur les exercices 2025 et 2026, entre prélèvements sur les recettes fiscales, baisse des dotations et hausse des cotisations retraite des agents territoriaux.

Sur la question sensible de la dette, Bruno Bernard réfute toute « explosion ». L’encours atteindrait environ 2,04 milliards d’euros au 1er janvier 2026, un niveau qu’il juge légèrement inférieur à celui observé en début de mandat. Il insiste sur une capacité de désendettement qu’il qualifie de saine et sur une dette « contrôlée », destinée à financer des investissements structurants plutôt qu’à combler des déséquilibres courants.

L’exécutif écologiste met en avant la poursuite de ses priorités politiques, notamment en matière de solidarité, de logement et de transition écologique. Le budget prévoit ainsi 563 millions d’euros d’autorisations de programme en 2026, destinées à plusieurs zones d’aménagement concerté, aux mobilités et à des projets emblématiques comme le réaménagement de la rive droite du Rhône. Des arbitrages, notamment sur les dotations aux collèges, font toutefois débat, même si la majorité affirme que les baisses annoncées s’expliquent par une trésorerie temporairement excédentaire liée à des prévisions énergétiques surévaluées les années précédentes.

Au-delà des chiffres, ce bras de fer budgétaire révèle un affrontement politique plus large à l’approche de 2026. Jean-Michel Aulas avait déjà critiqué l’inaction supposée de l’exécutif dirigé par Bruno Bernard en matière d’action sociale. Cela lu avait valu une réponse détaillée de la part du principal intéressé soulignant qu’il s’agissait de « l’effort budgétaire le plus important » depuis le début de son mandat.

Alors que les écologistes accusent depuis plusieurs semaines Jean-Michel Aulas de répandre des fake news, la dernière ligne droite de la campagne s’annonce plus disputée que jamais.

Sources :

Le Progrès, Lyon People, X

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