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Mémorial de la Shoah : jusqu’à quatre ans de prison requis contre les auteurs des « mains rouges »

Quatre ressortissants bulgares comparaissent à Paris pour avoir tagué des mains rouges sur le Mur des Justes du Mémorial de la Shoah, en mai 2024. Le parquet a requis de deux à quatre ans d’emprisonnement, dénonçant un acte « antisémite d’opportunisme » sur fond d’ingérence étrangère.

Un an et demi après la profanation du Mémorial de la Shoah à Paris, la justice française a requis, jeudi 30 octobre, des peines de deux à quatre ans de prison contre quatre ressortissants bulgares, accusés d’avoir peint près de quarante mains rouges sur le Mur des Justes, le 14 mai 2024. Ce geste, largement condamné, avait suscité une onde de choc en France et relancé le débat sur la montée des actes antisémites et les ingérences étrangères.

Lors de l’audience, la procureure Camille Poch a dénoncé « un antisémitisme d’opportunisme », estimant que les prévenus avaient agi dans un contexte visant à « fracturer la société française ». Selon elle, les quatre hommes ont été instrumentalisés « dans une opération de déstabilisation de l’opinion », mais cela « n’enlève rien à la nature antisémite de leur acte ».

Le parquet a ainsi requis deux ans d’emprisonnement contre Georgi Filipov et Kiril Milushev, identifiés comme les exécutants de l’opération, et quatre ans contre Nikolay Ivanov et Mircho Ivanov, considérés comme les instigateurs, dont le dernier est actuellement en fuite. Le maintien en détention a été demandé pour les trois premiers, ainsi qu’un mandat d’arrêt international pour le quatrième.

Les investigations menées par le parquet national antiterroriste (PNAT) et le service Viginum – chargé de la lutte contre les manipulations de l’information étrangères – avaient révélé des indices d’une ingérence potentielle orchestrée depuis la Russie. Le parquet a toutefois précisé que la circonstance aggravante d’action pour le compte d’une puissance étrangère ne pouvait pas être retenue, cette disposition n’ayant été introduite dans le code pénal qu’après les faits.

Les quatre prévenus ont reconnu les faits matériels, mais nié toute motivation idéologique. Leurs avocats ont évoqué un « acte de bêtise » sans arrière-plan politique. Une version jugée peu crédible par la procureure : « Même si les faits ont été commis sans conscience politique affirmée, un acte antisémite, même de basse intensité, ça n’existe pas. »

Le verdict est attendu dans les prochains jours.

Sources :

  • Le Monde – « Mains rouges sur le Mémorial de la Shoah : deux à quatre ans d’emprisonnement requis contre quatre Bulgares » – lemonde.frAttachment.tiff – 30 octobre 2025
  • AFP – dépêche citée dans Le Monde, 30 octobre 2025
  • France Inter – « Procès des auteurs des mains rouges sur le Mémorial de la Shoah : la thèse d’un antisémitisme instrumentalisé » – octobre 2025
  • Le Figaro – « Mains rouges sur le Mémorial : la justice face au spectre des ingérences étrangères » – octobre 2025

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