La région du Darfour, à l’ouest du Soudan, fait face à une flambée de choléra d’une gravité inédite. Médecins sans Frontières signale 40 morts en une semaine, tandis que le pays pâtit d’une crise sanitaire aiguë aggravée par la guerre.

Depuis juillet 2024, le Soudan traverse une crise sanitaire majeure, avec près de 100 000 cas de choléra recensés dans l’ensemble du pays, selon l’Organisation mondiale de la santé. Plus précisément, dans le seul Darfour‑Nord, l’UNICEF alerte que plus de 640 000 enfants de moins de cinq ans sont désormais exposés à la maladie.

Dans cette région fragile, ravagée par les affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, les conditions d’hygiène sont catastrophiques, en raison d’un effondrement des infrastructures sanitaires et d’un accès de plus en plus limité à l’eau potable.

Médecins sans Frontières (MSF) tire la sonnette d’alarme : en une semaine, ses équipes ont pris en charge plus de 2 300 malades dans la région du Darfour et constaté au moins 40 décès liés au choléra — ce qui constitue « la pire épidémie de choléra que le pays ait connue depuis des années ».

Cette résurgence fait écho à une flambée antérieure au printemps dans la capitale, Khartoum, où 172 décès ont été enregistrés en une semaine, alors que les stations d’assainissement avaient été paralysées par les combats. À ce moment-là, plus de 7 700 cas avaient été recensés, dont plus de 1 000 chez des enfants de moins de cinq ans.

Au plan national, la maladie s’est répandue dans plus d’une douzaine d’États, causant plusieurs milliers de morts et suscitant l’inquiétude des agences humanitaires. D’après un rapport de l’OMS, depuis le déclenchement de l’épidémie en juillet 2024, le bilan s’élève à environ 83 000 cas et 2 100 décès. UN OCHA évoquait fin juin plus de 80 000 cas suspectés et environ 2 000 décès dans 13 États, tandis qu’en juin, l’UNICEF rapportait 29 170 cas suspects et 629 décès rien qu’en 2025, dans 15 États.

Face à cette urgence, des mesures ont été entrepris : campagnes de vaccination menées à Khartoum, ciblant des centaines de milliers de personnes, sont en cours. Mais l’accès aux soins reste extrêmement limité dans les zones de conflit, avec une grande partie du système sanitaire détruite ou inutilisable.