Le cyclone Chido a ravagé Mayotte, laissant derrière lui un paysage de désolation et une situation humanitaire critique. Avec des rafales dépassant les 220 km/h et un impact direct sur l’île, ce phénomène climatique est le plus puissant qu’ait connu l’archipel en près de 90 ans.
Chido a tiré son intensité exceptionnelle des eaux de surface de l’océan Indien, chauffées à près de 30°C, un effet direct du réchauffement climatique. Ce phénomène, observé aussi dans l’Atlantique Nord et le Pacifique, a fourni au cyclone une énergie sans précédent. L’œil du cyclone a directement frappé les terres de Mayotte, provoquant des dégâts considérables.
Un bilan humain et matériel catastrophique
Les conséquences sont dramatiques :
- Destruction massive : Des bidonvilles anéantis, des toits en tôle arrachés, des poteaux électriques et des arbres déracinés.
- Un système de soins paralysé : L’hôpital principal de Mayotte est gravement endommagé, et plusieurs centres médicaux sont hors service.
- Communication et transports coupés : De nombreuses routes sont impraticables, et l’aéroport de Dzaoudzi est hors d’usage pour au moins dix jours.
Le préfet François-Xavier Bieuville a estimé qu’il serait difficile d’établir un bilan précis, en raison de la tradition musulmane qui impose un enterrement rapide des défunts. Les autorités redoutent cependant « plusieurs centaines », voire « quelques milliers » de morts, particulièrement dans les bidonvilles surpeuplés où vivent de nombreux habitants en situation irrégulière.
Un pont aérien et maritime pour les secours
Face à cette catastrophe, un dispositif de grande ampleur a été déployé :
- Renforts depuis La Réunion : Un pont aérien et maritime permet d’acheminer des équipements, un hôpital de campagne et des personnels de secours.
- Mobilisation militaire : Trois avions et deux navires militaires ont été dépêchés pour renforcer les opérations.
- Sécurité sur place : 1.600 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour prévenir les pillages, particulièrement dans des zones comme Kawéni, touchées par l’insécurité.
Une urgence humanitaire sans précédent
Les besoins sont immenses : eau potable, nourriture, abris et soins médicaux. Salama Ramia, sénatrice de Mayotte, a alerté sur BFMTV que « La faim et la soif montent ». « Il est urgent que les aides arrivent. » Les témoignages des sinistrés décrivent une situation désespérée, exacerbée par des scènes de pillage et un climat d’insécurité.
Les ministres Bruno Retailleau, François-Noël Buffet et Thani Mohamed-Soilihi se sont rendus sur place pour évaluer la situation et superviser les opérations de secours. Une minute de silence a été respectée à l’Assemblée nationale est même au Parlement européen.
Emmanuel Macron a dirigé une cellule interministérielle de crise se lundi soir. À l’issue de cette réunion, il a annoncé sur X, qu’il se rendra à Mayotte «dans les prochains jours» et décrètera un deuil national. À la sortie de la réunion de la cellule interministérielle de crise, qui était présidée ce soir par Emmanuel Macron, ce dernier a annoncé sur X qu’il se rendrait à Mayotte «dans les prochains jours en soutien à nos concitoyens, aux fonctionnaires et aux forces de secours mobilisés». «Il s’agit de faire face aux urgences et de commencer à préparer l’avenir. Face à cette tragédie qui bouleverse chacun de nous, je décréterai un deuil national.»
Le Brésil a appelé à «redoubler les efforts» face au changement climatique et les Etats-unis ont proposé d »apporter leur aide.