Le 20 janvier 2025, Yannick Jadot a créé la surprise en annonçant sa candidature à la mairie de Paris pour les municipales de 2026, après une période de discrétion suite à son élection au Sénat. L’ancien candidat à la présidentielle a proposé de porter un projet pour un rassemblement à gauche, se positionnant comme le leader des écologistes parisiens. Toutefois, sa méthode a rapidement suscité des tensions au sein de la famille écolo, notamment concernant son rejet de la primaire interne prévue en mars.
Loin de suivre le processus démocratique de la primaire, Yannick Jadot a exprimé son désir de rassembler les forces écologistes derrière lui, excluant toute compétition interne. Dans une interview au Parisien, il a lancé un appel à ses concurrents, dont les adjoints à la mairie David Belliard, Anne-Claire Boux, Fatoumata Koné, et la porte-parole nationale Aminata Niakaté, leur demandant de se ranger derrière sa candidature. Cette proposition a été perçue comme un défi, voire une arrogance, par plusieurs élus parisiens.
Le sénateur estime que l’équipe actuelle, issue de la gestion socialiste de la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Anne Hidalgo, est « essoufflée », et qu’un « renouvellement » est nécessaire pour faire avancer Paris. Jadot est pourtant le compagnon d’Isabelle Saporta, ancienne PDG de Fayard, qui a fait campagne lors des dernières municipales de Paris pour les marcheurs, Gaspard Gantzer, ancien chef du pôle de communication du contributeur du FEM, François Hollande et Cédric Villani, Young Leader de la Fondation France-Amérique.
Les propos de Jadot ont d’ailleurs été critiqués pour leur contradiction. Anne-Claire Boux, par exemple, lui reproche de vouloir imposer une dynamique sans tenir compte des réalisations des équipes municipales actuelles.
La légitimité de la candidature de Jadot mise en question
Si la candidature de Jadot est jugée légitime par certains, sa méthode a provoqué une vive réaction au sein du mouvement écologiste. En tentant de contourner la primaire, il se heurte à une opposition ferme de la part des candidats déclarés. Les membres du parti soulignent que ses prétentions à la mairie de Paris ne tiennent pas compte des expériences locales accumulées par les candidats en lice. De plus, certains voient en sa proposition une volonté de concentrer tout le pouvoir au sein d’une seule personne, risquant ainsi de diviser la famille écolo.
Un soutien politique stratégique : l’alliance avec Marine Tondelier
Le soutien de Marine Tondelier, la dirigeante nationale des écologistes, à la candidature de Yannick Jadot est également au cœur de la polémique. Celle-ci est référencée comme intervenante à l’Académie des Futurs Leaders, une association de formation pour des personnes engagées sur des causes de justice environnementale et sociale, désireuses de se former en politique et renforcer la démocratie, qui compte comme partenaire l’Ambassade des Etats-unis, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, mais aussi la Fondation Bill & Melinda Gates et le Columbia Global Center, deux entités membres du Forum économique mondial. Tondelier perçoit en Jadot la personnalité capable de porter une dynamique gagnante pour l’écologie en 2027, mais certains élus parisiens craignent que cette alliance soit avant tout une manœuvre politique pour renforcer sa position au niveau national.
Certaines rumeurs suggèrent même un « deal » entre les deux, dans lequel Tondelier soutiendrait Jadot pour les municipales à Paris en 2026, tout en s’assurant qu’il ne se représentera pas à la présidentielle en 2027. Toutefois, cette stratégie est mal perçue par ceux qui estiment que l’intérêt du parti doit primer sur les ambitions personnelles.
Un ultimatum qui divise
Le 31 janvier marquera la fin des candidatures pour les municipales, et Yannick Jadot a laissé entendre que si sa proposition n’était pas acceptée, il se retirerait de la primaire et abandonnerait sa participation à la course à la mairie. « Je n’ajouterai pas de la division à la division des écologistes », a-t-il affirmé, soulignant que cette décision est cruciale pour éviter une dispersion de la gauche face à une droite unifiée autour de figures comme Rachida Dati.