À un an des élections municipales, la sécurité s’invite en tête des débats politiques. Lors du conseil municipal du 25 avril, majorité et opposition se sont affrontées sur la vidéosurveillance, révélant un clivage stratégique sur la gestion de l’espace public.
Le conseil municipal de Marseille s’est transformé en véritable joute politique autour d’un thème hautement symbolique : la sécurité. À l’approche des municipales de 2026, la droite, le centre et l’extrême droite tentent d’imposer ce sujet comme pivot du débat, en attaquant frontalement le Printemps marseillais. La majorité, elle, contre-attaque en défendant son action et en dénonçant le bilan des années Gaudin.
Vidéosurveillance : un moratoire qui divise
L’origine de cette confrontation ? Le rapport d’inspection municipale sur la vidéosurveillance, accusé par la droite d’avoir été saboté par un moratoire décidé en début de mandat par l’équipe de Benoît Payan. Selon Pierre Robin (LR), la mairie aurait négligé les cofinancements d’État et du Département lors des mandats précédents, une accusation que Yannick Ohanessian, adjoint PS à la sécurité, balaie en évoquant un mensonge ou une méconnaissance des faits.
De son côté, Sébastien Barles (EELV) rappelle que l’efficacité de la vidéosurveillance n’est scientifiquement pas démontrée, défendant les engagements initiaux du Printemps marseillais. Dans un positionnement médian, Yannick Ohanessian résume : « Certains nous reprochent d’en faire trop, d’autres pas assez. Finalement, c’est qu’on ne s’en sort pas si mal, non ? »
Royer-Perreaut en chef d’orchestre de l’opposition
Candidat officieux pour 2026, Lionel Royer-Perreaut (Renaissance) a profité du débat pour dénoncer une « dynamique brisée » dans l’équipement de la ville en caméras. Il s’interroge également sur la stratégie globale de sécurité : « Tant que vous n’avez pas précisé la doctrine d’emploi, nous tournerons toujours en rond. »
Une critique que Benoît Payan qualifie de « contradictoire », estimant qu’on ne peut appliquer en 2025 les mêmes recettes qu’en 2015. Il en profite pour décocher un avertissement à ses opposants : « Vous ne gagnerez pas l’élection municipale sur la sécurité. Si nous nous étions désintéressés du sujet, les Marseillais le sauraient. »
L’extrême droite sur sa ligne sécuritaire et identitaire
Sans surprise, Arezki Selloum (RN) réclame « plus de caméras et surtout plus de policiers municipaux ». Plus controversé encore, Stéphane Ravier (ex-RN) relaye un article de Valeurs Actuelles évoquant un « communautarisme » au sein de la police municipale. Une déclaration immédiatement recadrée par Payan : « Que le policier s’appelle Benoît ou Mohamed, l’important, c’est qu’il fasse bien son travail. »
Source : La Provence.