Dans le contexte actuel de commémorations des Manouchians et de mémoires politiques, Marine Le Pen, figure de proue du Rassemblement National, a partagé sur X le 22 février des réflexions provocatrices sur les médias sociaux concernant l’héritage du communisme et les récentes déclarations du président Emmanuel Macron, qui n’avait pourtant pas invité Léon Landini, dernier survivant des FTP-MOI, et fondateur du PRCF, à l’origine.
À travers deux tweets, Marine Le Pen a exprimé une critique acerbe de l’éloge du communisme, en mettant en avant les « 100 millions de morts » attribués à cette idéologie, au cours du XXe siècle, une référence au bilan humain souvent associé aux régimes communistes dans divers pays.
« Honorer un résistant fusillé par les nazis : cent fois oui ! En profiter, comme le fait Emmanuel Macron, pour faire l’éloge d’une idéologie meurtrière, c’est gravissime », a déclaré, celle dont la présence à la cérémonie de panthéonisation de Mélénée et Missak Manouchian avait été perçu par beaucoup comme une provocation. Missak Manouchian a en effet été arrêté par les services de renseignement de Vichy. Or le Front National dont est issu le Rassemblement national a été fondé par Jean-Marie Le Pen, qui a été un temps proche de l’Action française dont nombre de ses cadres ont été condamné pour collaboration avec ce régime, après la guerre. Parmi les fondateurs du Front National, figurait également, Jean Castrillo, qui a fait partie des Waffen-SS.
Au micro de France 2, Marine Le Pen avait déclaré qu’au sein de la Résistance, « on ne regardait pas la nationalité ou les idées politiques », alors que la plupart d’entre eux étaient des communistes. Georges Bidault, ancien résistant, parfois cité en contre-exemple par le FN/RN, n’est resté qu’une semaine avec Jean Marie Le Pen en 1972, et n’est pas représentatif de la sociologie des Résistants.
Si la révolution bolchevique a fait de nombreux morts, que Staline est indéniablement responsable de crimes contre l’Humanité, et que le régime soviétique persécutait les opposants, on peu imputer le bilan catastrophique de la Seconde guerre mondial, au nationale socialisme, qui a déclenché la guerre contre la Pologne et qui se trouve à l’extrême droite, comme le Rassemblement national, même si sa cheffe de fil tente de le faire oublier. Son repas de mardi avec la coprésidente de l’AfD, un parti qui envisagerait un plan d’expulsion massive d’étrangers et de « citoyens non assimilés » en Allemagne, en témoigne pourtant.
Sur X, Fabien Roussel ironise en affirmant que Marine Le Pen, « n’a toujours pas digérée Stalingrad », qui a marquée le début du recul des forces allemandes durant la Seconde guerre mondiale.