Depuis la tribune des Nations unies à New York, Emmanuel Macron a annoncé la reconnaissance officielle par la France de l’État de Palestine. Un geste présenté comme « historique et courageux », qui suscite à la fois espoir et tensions sur la scène internationale.
Le 22 septembre 2025 restera une date charnière dans la diplomatie française. Emmanuel Macron, s’exprimant devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York, a franchi un pas décisif en proclamant la reconnaissance officielle de l’État de Palestine. Une décision saluée par l’Autorité palestinienne et plusieurs pays arabes, mais qui provoque aussi des crispations en Israël et aux États-Unis.
Dans un discours solennel, le président français a insisté sur la nécessité d’une solution à deux États comme unique voie possible pour mettre fin au conflit israélo-palestinien. « Le temps est venu de rendre justice au peuple palestinien », a-t-il déclaré, tout en affirmant qu’Israël avait, lui aussi, un droit incontestable à exister et à vivre en paix. Emmanuel Macron a souligné que cette reconnaissance n’était pas « une faveur, mais un droit » inscrit dans l’histoire et le droit international.
Le chef de l’État a également précisé les contours de cet engagement. La France conditionne l’installation d’une future ambassade à Ramallah à un cessez-le-feu effectif à Gaza et à la libération de tous les otages israéliens encore détenus. Emmanuel Macron a rappelé la responsabilité du Hamas dans l’enlisement du conflit, affirmant qu’il devait être écarté de la future gouvernance palestinienne. Mahmoud Abbas, de son côté, a condamné les attaques du 7 octobre 2023 et s’est engagé à réformer profondément l’Autorité palestinienne.
La décision française ne reste pas isolée. Dans la foulée, l’Australie, le Canada et le Royaume-Uni ont annoncé une démarche similaire, rejoignant ainsi l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, qui avaient déjà reconnu la Palestine en 2024. L’Arabie saoudite a appelé « tous les pays » à suivre ce mouvement pour favoriser la stabilité régionale. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a rappelé que « la solution à deux États est la seule issue à ce cauchemar » et qualifié cette reconnaissance de « droit, non d’une faveur ».
Mais les réactions sont loin d’être unanimes. En Israël, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a dénoncé une « fuite en avant » et annoncé son intention d’amplifier la colonisation en Cisjordanie. À Washington, Donald Trump a condamné ce qu’il appelle une « récompense pour le Hamas », promettant de défendre sa vision alternative du Moyen-Orient devant l’Assemblée générale.
La reconnaissance française, attendue depuis 1989 mais toujours différée, s’inscrit dans un contexte de guerre meurtrière à Gaza, où des dizaines de civils continuent de périr chaque jour. Le geste de Paris est perçu comme un acte diplomatique fort, destiné à relancer une dynamique de paix là où les négociations ont échoué depuis des décennies. Emmanuel Macron, dans sa conclusion, a insisté : « La paix est beaucoup plus exigeante que toutes les guerres. Mais le temps est venu. »