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Sylvain Godinot. Image : Capture d'écran France 3 Auvergne Rhone Alpes.

Lyon : Les mystérieuses arêtes de poisson bientôt classées monuments historiques ?

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La Ville de Lyon s’apprête à inscrire ses fameuses « arêtes de poisson » aux Monuments historiques, une décision qui pourrait permettre d’obtenir des subventions pour financer l’étude, l’entretien et la restauration de ce réseau de galeries souterraines antiques. Découvertes en 1960, ces galeries, interdites d’accès pour des raisons de sécurité, fascinent historiens et Lyonnais par leur mystère.

En inscrivant ces galeries aux Monuments historiques, la municipalité vise à bénéficier de subventions publiques pour financer des projets d’étude et de restauration. La préfecture du Rhône devra donner son accord pour officialiser ce classement, ce qui représenterait une avancée majeure dans la protection et la valorisation du patrimoine lyonnais.

Au micro de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, Sylvain Godinot adjoint au maire délégué au patrimoine a confié que « cela va obliger les pouvoirs publiques à accorder plus d’attentions aux arrêtes de poissons ». » « La ville de Lyon qui a un service archéologique va poursuivre ses recherches, mais au moins on aura cette appellation monument historique qui est importante. Cela va nous permettre de discuter avec la Métropole et les services de l’État d’une meilleur préservation de cette oeuvre ».

Des origines mystérieuses

Situées à environ 20 mètres de profondeur sous la colline de la Croix-Rousse, ces galeries, baptisées « arêtes de poisson » en raison de leur configuration particulière avec un tunnel central et des artères perpendiculaires. Leur fonction, tout comme leur origine demeure encore aujourd’hui un sujet de débat parmi les spécialistes, même si une datation au carbone 14 et des fouilles opérées dans la deuxième moitié du xxe siècle feraient remonter la construction de l’édifice à la période antique, aux alentours du début de notre ère.

Selon plusieurs théories, ce réseau pourrait avoir servi de lieu de stockage pour du matériel militaire ou des denrées alimentaires, ou encore fonctionner comme un système de drainage de l’eau. D’autres avancent qu’il aurait pu être un espace dédié aux rites religieux antiques.

En 2011, Walid Nazim a publié un livre intitulé L’Énigme des Arêtes de Poisson, où il avance que ces galeries de la Croix-Rousse auraient servi d’entrepôt pour le trésor des Templiers. Le Service archéologique est toutefois sceptique quant à cette thèse, bien qu’elle ait inspiré le réalisateur Georges Combe, qui a réalisé en 2015 un documentaire intitulé Les Souterrains du Temps, évoquant un lieu de procession initiatique et la franc-maçonnerie.

Cette hypothèse gagne en crédibilité, quant on sait que Jean-Baptiste Willermoz, un franc-maçon lyonnais ayant joué un rôle crucial au cotés des illuminés de Bavières dans la réforme du Rite Écossais ayant extirpé les traditions templières de la massonnerie a possédé le terrain au XVIIIe siècle.

Une visite virtuelle déjà disponible

Pour permettre aux passionnés d’explorer ce réseau sans mettre en danger la sécurité des sites, la ville a lancé en septembre 2024 une visite virtuelle des arêtes de poisson. Cette initiative numérique offre une alternative immersive aux visites physiques, préservant ainsi l’intégrité des galeries tout en répondant à l’intérêt croissant du public.

Cette décision a été prise suite à un budget participatif lancé en 2022 qui a permis à des habitants de proposer des projets pour leur ville. Luc Bolevy, un auteur-illustrateur lyonnais, a lancé l’idée de la création d’une visite virtuelle basée sur un relevé photogrammétrique en 3D de cet ouvrage. Il s’agit d’un illustrateur Lyonnais, qui a consacré sur son blog, un article sur le résistant franc-maçon, Philibert Gaillard.

Ce projet de visite virtuelle devenu réalité durant les Journées européennes du patrimoine 2024 a été pilotée par l’archéologue Cyrille Ducourthial, qui cherche à confirmer ou infirmer certaines hypothèses sur l’utilisation de ce site énigmatique. Celui-ci a publié des articles dans les Regesta Imperii de l’Académie des sciences et des lettres de Mayence et de l’Académie autrichienne des sciences, où l’on retrouve la « Fondation Hannes Androsch de l’ÄOW », créée en l’honneur de Hannes Androsch, membre du groupe Bilderberg, qui a participé à plusieurs réunions de ce groupe informel entre 1974 et 1988.

Selon lui, « L’inscription donnera plus de moyens, plus de visibilité au monument, si toutefois, on veut vraiment qu’il ait plus de visibilité ». « En tout cas qu’il soit connu comme un vestige majeur de l’archéologie et du patrimoine lyonnais et a débloqué plus de moyens pour la sécurisation du site, la préservation des maçonneries pour éviter qu’on y fasse transiter de l’eau, éventuellement nettoyer les murs de leurs tags… », a-t-il indiqué à nos confrères.

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