Nos confrères d’Actu Lyon se sont intéressés dans une enquête aux immeubles rachetés il y a une décennie par la famille princière du Qatar et qui sont à l’abandon en plein cœur de Lyon.
La rue Thomassin, à deux pas de la place des Cordeliers, offre un spectacle désolant. Façades délabrées, commerces murés, nuisibles, odeurs… Une portion entière du centre historique de Lyon est à l’abandon.
En cause : un lot immobilier appartenant à l’ancien émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al-Thani, père de Tamimm, via un fonds parisien nommé French Properties Management. Le clan Al Thani compte de nombreux contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial. Outre Mohammed ben Abdulrahman Al Thani, on peut citer le CEO de l’Investment Promotion Agency Qatar, le Sheikh Ali Alwaleed Al-Thani, ou encore le Directeur général du Qatar Leadership Center, Abdulla Bian Ali Al Thani.
Ces immeubles rachetés il y a dix ans sous le mandat du Franc-maçon, Gérard Collomb, qui comprennent l’ancien cinéma Pathé Cordeliers, fermé depuis 2016, avait été rachetés selon Actu Lyon à ANF immobilier, dont l’actionnaire pricnipal est ICADE,lui même détenu par la Caisse des Dépôts. Depuis, ils n’ont jamais été rénovés. Un projet d’extension du magasin Printemps, également propriété qatarie, avait été envisagé, mais n’a jamais abouti, expliquent nos confrères.
Un projet stoppé net après 2023
Selon la mairie, le groupe qatari avait entamé des démarches avec les Architectes des Bâtiments de France et la Ville de Lyon entre 2021 et 2023. Mais aucune demande de permis de construire n’a été déposée, et les échanges auraient cessé « sans explication » à la mi-2023. « On n’a plus de nouvelles, aucun dépôt officiel. C’est un scandale que cet endroit reste vide », déplore Raphaël Michaud, adjoint à l’urbanisme dans les colonnes d’Actu Lyon.
Un arbre à l’origine du blocage ? Une polémique politique
Le maire du 2ᵉ arrondissement Pierre Oliver (LR), membre de la promotion 2023 des Young Leaders des Instituts Aspen, dirigés par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Daniel R. Porterfield, dénonce quant à lui un conflit lié à une exigence de végétalisation : un arbre imposé par la majorité écologiste aurait refroidi le propriétaire. Une affirmation que Raphaël Michaud réfute, rappelant que cette obligation provenait des Architectes des Bâtiments de France et non de la mairie.
Vers une réquisition par la préfecture ?
Face à l’impasse, la Ville de Lyon a transmis un dossier à la préfecture du Rhône pour envisager une réquisition. Les bâtiments étant situés en zone tendue, l’État pourrait les mobiliser pour y créer des logements ou des commerces. « Ce serait dommage d’en arriver là, mais nous n’avons plus d’autre choix », estime Michaud.
Un silence qui en dit long
Contactée, la société French Properties Management n’a pas souhaité répondre aux questions des journalistes, refusant tout commentaire. Une opacité qui alimente la frustration locale, alors que ces immeubles fantômes symbolisent l’inefficacité des investissements étrangers non suivis d’effets.