Dans une manifestation originale et conviviale, les commerçants de la Presqu’île, réunis au sein du collectif des Défenseurs de Lyon, ont organisé ce jeudi 20 juin, un « mâchon de la résistance » pour exprimer leur mécontentement face aux travaux de réaménagement entrepris par la Métropole et la Ville de Lyon.
Après une action symbolique à l’entrée de la rue Grenette, où ils avaient déjà dénoncé l’impact des travaux et la fermeture de la rue aux automobilistes, le collectif des défenseurs de Lyon, regroupant plusieurs dizaines de riverains, commerçants et entreprises, a poursuivi sa contestation ce jeudi soir avec un « mâchon de la résistance ». Cette initiative visait à « dire stop à la fermeture de Lyon » en rassemblant une trentaine de commerçants et leurs clients autour d’une table pour partager un repas et discuter de l’avenir de la ville.
Le collectif des Défenseurs de Lyon à la tête duquel on retrouve Christophe Cédat, du Café 203, une figure bien connu à Lyon pour avoir lancé des débats, comme sur l’interdiction du tabac dans les restaurants ou pour avoir fait la promotion du Street Art, avec notamment ses célèbres « 203 expo mobile.
Le collectif formé il y a trois semaines, compte environ 300 membres actifs et a réuni 5000 signatures de soutien. Ce groupe inclut des commerçants, des habitants, des entreprises locales, des artisans et des taxis, tous unis contre « la fermeture programmée de la ville aux véhicules ».
Christophe Seda déplore que Lyon soit en train de s’asphyxier à cause des nombreux travaux et des fermetures de rues.
Les commerçants ne sont pas contre l’apaisement de la Presqu’île, mais réclament d’être consultés et informés. Actuellement, ils se sentent exclus des décisions concernant les travaux et les aménagements urbains. « On nous impose un calendrier dont on ignore le fonctionnement », a-t-il confié à nos confrères de Rabelais TV.
Laure Cédat, membre du collectif Iris & Warren, a critiqué dans les colonnes de Lyon Capitale, les aménagements mixtes bus/vélo, soulignant que « les quais du Rhône sont déjà en permanence congestionnés, mais les projets des écologistes continuent de renvoyer le trafic vers ces axes là. » Elle a également mentionné une baisse de chiffre d’affaires attribuée en partie aux nouveaux aménagements urbains.
La Presqu’île de Lyon génère 650 millions d’euros de chiffre d’affaires, comparable à celui du centre commercial de la Part-Dieu. Cependant, depuis deux ans, les commerçants constatent une baisse de 20 à 30 % de leur chiffre d’affaires en raison des aménagements urbains. Cette diminution représenterait environ 200 millions d’euros de pertes. Une situation qui avait été vivement critiqué par les propriétaires de la boutique Benoit Guyot, une institution lyonnaise qui a dû se résoudre à fermer ses portes.
