La colère des viticulteurs du Rhône s’est exprimée ce mercredi 17 décembre 2025 à Villefranche-sur-Saône. Une quarantaine de professionnels, accompagnés de leurs tracteurs, ont manifesté devant l’hôtel de ville puis devant la sous-préfecture pour alerter les pouvoirs publics sur la situation critique de la filière viticole dans le Beaujolais et le Val de Saône.
Sous la surveillance de la police nationale et des CRS, le cortège a marqué les esprits par une action symbolique forte : le dépôt de pieds de vigne arrachés devant les bâtiments officiels.
Une mobilisation portée par les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA
À l’initiative de cette action, les Jeunes Agriculteurs (JA) du Beaujolais et du Val de Saône, aux côtés de la FDSEA du Rhône, entendaient faire entendre des revendications à la fois locales et nationales.
« On demande avant tout une simplification administrative », a expliqué au Progrès Adrien Favre, trésorier des Jeunes Agriculteurs. Selon les manifestants, la complexité des démarches et des normes pèse lourdement sur des exploitations déjà fragilisées économiquement.
L’ébourgeonnage et la gestion sanitaire au cœur des tensions
Parmi les sujets les plus sensibles figure la question de l’ébourgeonnage des ceps et de la gestion des maladies de la vigne. Les viticulteurs dénoncent l’interdiction de brûler les pieds de vigne arrachés dans le Rhône, une pratique qu’ils jugent pourtant indispensable pour limiter la propagation des maladies.
Les remorques chargées de ceps déposées devant la sous-préfecture visaient à illustrer concrètement cette impasse sanitaire et réglementaire.
Une filière viticole en grande difficulté
Au-delà des contraintes administratives et sanitaires, les manifestants alertent sur une crise économique profonde. Baisse des ventes, hausse des coûts de production, aléas climatiques et pression réglementaire mettent en péril la survie de nombreuses exploitations viticoles.
« Il faut qu’on arrive à survivre », résume Adrien Favre, reprenant un sentiment largement partagé parmi les professionnels présents. Pour beaucoup, cette mobilisation dépasse le simple cadre local et s’inscrit dans un malaise agricole plus large.
Un soutien affiché aux revendications agricoles nationales
Les viticulteurs du Rhône ont également exprimé leur solidarité avec les autres filières agricoles, notamment les éleveurs touchés par la dermatose nodulaire. Cette convergence des colères agricoles témoigne d’un ras-le-bol généralisé face aux politiques jugées déconnectées des réalités du terrain.
Des échanges avec les autorités en sous-préfecture
Vers 11 h 25, une délégation des Jeunes Agriculteurs a été reçue en sous-préfecture pour engager un dialogue avec les représentants de l’État. Les discussions ont duré plusieurs heures, avant une sortie prévue en début d’après-midi.
À l’issue de cette rencontre, les manifestants ont poursuivi leur action symbolique en déposant les pieds de vigne sur la chaussée, maintenant la pression sur les autorités locales.
Une alerte lancée depuis le Beaujolais
Cette mobilisation à Villefranche-sur-Saône illustre la fragilité croissante de la viticulture dans le Rhône, et plus largement en France. Les professionnels demandent des décisions rapides et concrètes pour préserver un secteur emblématique du territoire.
Pour les viticulteurs mobilisés, le message est clair : sans réponses adaptées, c’est l’avenir même de nombreuses exploitations qui est menacé.
Source : Le Progrès.