L’arrivée d’un nouveau groupe de supporteurs, les 69 Pirates, au Groupama Stadium a déclenché des tensions au sein des tribunes de l’Olympique lyonnais (OL) relève Le Monde. Se revendiquant comme antiracistes et non politiques, les membres des 69 Pirates remettent en cause la réputation identitaire de certains groupes de supporteurs historiques du club.

Un défi pour les supporteurs traditionnels et le club

Fondés en juin 2024, les 69 Pirates ont été créés en réaction à des incidents survenus dans les tribunes du Stade-Vélodrome à Marseille, où des supporteurs de l’OL ont affiché des gestes à connotation nazie. Ce groupe aspire à donner une nouvelle image des fans de l’OL, en s’opposant à l’extrême droite, souvent associée aux supporteurs du club. Le défi pour le club et ses dirigeants, dont John Textor, est de gérer ces nouvelles tensions et de favoriser une cohabitation pacifique entre les différents groupes.

Violentes altercations avec les groupes existants

L’émergence des 69 Pirates n’a pas été bien accueillie par certains groupes de supporteurs, notamment lors de récents matchs. En septembre, des membres des 69 Pirates ont été agressés lors d’un match contre l’Olympiakos, relate Le Monde. Un autre incident a eu lieu le 6 octobre après le match OL-Nantes, impliquant une centaine de personnes et conduisant à des blessures. Une enquête est en cours, et des plaintes ont été déposées.

Un débat sur l’identité et la diversité des supporteurs

L’arrivée des 69 Pirates met en lumière des divisions au sein de la communauté des fans de l’OL. Avec 6 000 membres, le groupe des Bad Gones est le plus influent et a récemment été associé à une action controversée de soutien à une association dirigée par une militante du parti Reconquête!. Le groupe Lyon 1950, qui occupe le virage sud, compte 2 000 membres et a également accueilli des supporteurs belges et polonais aux sympathies nationalistes.

Le club, représenté par son directeur général, Laurent Prud’homme, a affirmé son engagement contre le racisme et son intention de garantir la sécurité de tous les groupes de supporteurs. Lors d’un récente colloque sur le racisme dans le football, organisé à l’hôtel de ville de Lyon par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) fondé par un franc-maçon, il a concédé que certaines associations de supporters comptaient « des minorités de membres d’extrême droite », « même s’ils sont très minoritaires en nombre« . Dix-neuf interdictions commerciales de stade ont été délivrées à la suite des incidents du 6 octobre, et des mesures de dialogue ont été instaurées.