Le suspect du meurtre d’Aboubakar Cissé, tué vendredi dans une mosquée de La Grand-Combe (Gard), s’est rendu dimanche 27 avril 2025 dans un commissariat à Pistoia, en Italie. Cet homme français de 21 ans, né à Lyon et issu d’une famille bosnienne, est suspecté d’avoir poignardé sa victime de multiples coups de couteau dans un acte considéré comme éminemment islamophobe.
Selon le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini, Olivier H, Français d’origine bosnienne né à Lyon en 2004 s’est présenté accompagné d’un avocat et d’un proche. Un mandat d’arrêt européen a été requis pour organiser son transfert vers la France.
Le suspect a été qualifié de « potentiellement extrêmement dangereux » par le procureur.
Une haine islamophobe au centre de l’enquête
La vidéo filmée par le suspect après l’agression, où il se félicite de son acte et insulte la religion musulmane, a renforcé la priorité donnée à la piste antimusulmane. Le 25 avril, Olivier H. a asséné plusieurs dizaines de coups de couteau à un jeune homme en pleine prière, avant de filmer son agonie avec son téléphone portable, répétant à deux reprises : « Je l’ai fait (…), ton Allah de merde ». La vidéo, transmise à un proche, a brièvement circulé sur les réseaux sociaux avant d’être supprimée.
Le procureur a précisé que l’individu s’était non seulement « glorifié de son acte », mais avait également « tenu des propos laissant entendre qu’il envisageait de commettre de nouveaux faits similaires ».
Toutefois, les enquêteurs envisagent aussi d’autres mobiles, évoquant une possible fascination morbide pour la mort.
L’enquête initialement ouverte pour homicide est requalifiée en assassinat, indiquant une préméditation. Le suspect, sans antécédents judiciaires ni emploi, aurait quitté la France avec l’aide de complicités.
Une forte mobilisation policière et politique
Plus de 70 policiers et gendarmes venus de Montpellier, Nîmes et Paris ont été mobilisés pour retrouver le suspect. Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a salué leur détermination.
Dans une déclaration, le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron a réaffirmé que « le racisme et la haine en raison de la religion n’auront jamais leur place en France », tandis que des mesures de sécurité autour des mosquées ont été renforcées.
Appels à reconnaître un acte terroriste
La famille de la victime et leurs avocats exigent que l’affaire soit traitée comme un attentat terroriste. Une marche blanche a réuni plus d’un millier de personnes à La Grand-Combe, pendant qu’à Paris, Jean-Luc Mélenchon et Marine Tondelier participaient à un rassemblement contre l’islamophobie.
La Grande Mosquée de Paris et d’autres institutions religieuses et sociales appellent les autorités à une réponse ferme contre l’antimusulmanisme.