Ce lundi 20 janvier, alors que Donald Trump prête serment pour entamer son second mandat présidentiel, plusieurs figures politiques lyonnaises annoncent leur départ du réseau social X (ex-Twitter). Parmi elles, le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, la députée PS de la 4e circonscription du Rhône, Sandrine Runel, et le maire de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael.
Le choix de cette date ne doit rien au hasard : la plateforme, propriété d’Elon Musk, est perçue par ces élus comme un espace où « la loi du plus fort » s’impose au détriment d’un débat démocratique équilibré.
Une décision motivée par un climat jugé délétère
Dans son communiqué, Grégory Doucet dénonce l’évolution de X depuis son rachat par Elon Musk en 2022 : « La promesse d’une parole directe, sans entrave, entre citoyens, n’est plus tenue. Non, c’est désormais la loi du plus fort qui régit ce réseau social. Les communautés les plus féroces y règnent en maître, favorisées par un algorithme arbitraire et décomplexé. »
Une critique partagée par Cédric Van Styvendael, qui estime que la plateforme « ne permet plus l’apaisement, le recul et la hauteur de vue ». Même constat pour Sandrine Runel, qui justifie son départ en déclarant : « Il est de ma responsabilité de refuser de participer à cette dangereuse mascarade. »
Le groupe écologiste de la Ville de Lyon et certains adjoints, comme Sophia Popoff (chargée du Logement), ont également suivi ce mouvement de retrait.
Du côté de la Métropole de Lyon, certains vice-président comme Philippe Guelpa-Bonaro, en charge de l’énergie avaient déjà supprimé leur compte depuis plusieurs mois.
Un départ collectif… mais pas unanime
Si plusieurs élus lyonnais tournent le dos à X, d’autres préfèrent y rester, à l’image de Valentin Lugenstrass, adjoint aux Mobilités, qui défend dans les colonnes du Progrès une présence renforcée sur les réseaux sociaux : « Ma conclusion après les élections de 2024, c’est qu’il nous faut être plus présents, et non moins ! »
Les élus quittant X ne renoncent toutefois pas aux réseaux sociaux : ils ont ouvert un compte sur Bluesky, une alternative qui prône une modération plus stricte et un fonctionnement décentralisé.
Un mouvement plus large à Lyon
Ce départ de figures politiques lyonnaises s’inscrit dans une tendance plus large. La mairie du 1er arrondissement de Lyon avait récemment annoncé son départ du réseau X, tout comme les Hôpitaux Civils de Lyon (HCL), invoquant des conditions de partage d’information devenues trop toxiques. Au niveau national, des personnalités tels que Guillaume Meurice, la journaliste Salomé Saqué ou la maire de Paris et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Anne Hidalgo, ont également annoncé la clôture de leur compte.
Le débat reste ouvert : X est-il encore un espace démocratique ou une arène de polarisation exacerbée ? Une question qui divise autant les politiques que les citoyens. Pour notre part, elle reste la seule plateforme de réseaux sociaux sur laquelle les Nations unies n’imposent pas leur modération via les campagnes #Verified et #NonàlaHaine, donnant ainsi accès à des informations qui n’ont pas été filtrées par l’ONU.
Source : Le Progrès.