Lyon fait face à une situation humanitaire complexe après l’évacuation, ce lundi 20 janvier, du campement de migrants situé sur le square du Béguin, dans le 7e arrondissement. L’opération menée par la mairie a permis de mettre à l’abri 160 jeunes migrants dans un bâtiment privé situé dans le quartier de Gerland, mais une soixantaine d’autres restent sans solution d’hébergement. Ces derniers ont déplacé leurs tentes et leurs affaires au jardin des Chartreux, dans le quartier de la Croix-Rousse, où ils tentent de survivre dans des conditions de vie extrêmement précaires.
À la rue depuis janvier 2024 les jeunes migrants squattaient dans le square du Béguin dans le 7e arrondissement de Lyon. La municipalité, outrepassant ses compétences, à proposer une solution de relogement, mais celle-ci était conditionné à l’évacuation du parc. « Le problème qu’on a rencontré c’était qu’ils étaient beaucoup plus que 160 donc la totalité n’a pas été mis à l’abri et certains sont donc restés un peu sur le carreau. La seule solution qu’on avait en fait c’était de déplacer ce campement, pour faire en sorte de ne pas complètement arrêter de les suivre et de respecter quand même ce qui a été décidé avec la Ville », nous a expliqué Sarah du Collectif soutiens migrants Croix Rousse.
Une situation précaire
En conséquence, une nouvelle installation de tentes a été montée au jardin des Chartreux pour offrir un abri à 60-70 jeunes. L’installation s’est déroulée relativement sereinement, avec la visite des autorités locales, bien que la situation reste difficile et précaire.
Toutefois les migrants installés au jardin des Chartreux sont amères. Certains jeunes soulignent l’écart entre les conditions d’hébergement des jeunes mis à l’abri et celles des autres qui restent à la rue. Les tentes sont installées sur des palettes, et les conditions de vie sont difficiles plus particulièrement à cette période de l’année.
Un appel à l’aide
Le collectif Soutien migrants Croix-Rousse, qui apporte son soutien logistique aux occupants de ce campement, lance un appel à l’aide. Sur BFMTV, Sébastien Gervais, représentant du collectif, a souligné l’urgence de la situation déclarant que face à « l’urgence humanitaire à laquelle font face ces jeunes, on en appelle à l’aide internationale si on n’a pas les moyens de respecter le droit international. »
Une situation qui dure depuis plusieurs mois
Les conditions de vie indignes des migrants dans les rues de Lyon ne sont pas nouvelles. Les mineurs non accompagnés se retrouvent dans une zone grise, lorsque leur minorité n’est pas reconnue par Forum réfugié et qu’il se retrouvent en recours. En attendant, la Préfecture qui a la responsabilité des majeurs et la Métropole qui a la responsabilité des mineurs se renvoient la balle, même s’ils ont collaboré sur les Station 1 et 2, des dispositifs visant à publier ce public, mais qui sont pour l’instant sous-dimensionnés, même s’ils ont le mérite d’exister, un cas exceptionnel en France.
L’instabilité et l’absence de solutions pérennes pour ces personnes vulnérables soulèvent des questions sur la capacité des collectivités locales et de l’Etat à gérer la crise migratoire de manière humaine et respectueuse des droits fondamentaux. Les 70 migrants restants à la rue ont, malgré leur situation précaire, bénéficié de l’aide précieuse du collectif Soutien migrants Croix-Rousse, qui continue de lutter pour des solutions adaptées.
Un défi humanitaire à long terme
Le campement du jardin des Chartreux n’est qu’un exemple parmi d’autres des défis auxquels la Ville de Lyon, et plus largement la France, sont confrontées en matière d’accueil des migrants. Si la mise à l’abri de 160 jeunes a été un pas important, les autorités locales et les organisations citoyennes soulignent qu’il reste encore beaucoup à faire pour éviter des situations de précarité qui mettent en danger la dignité et la sécurité des personnes concernées.
Alors que le collectif Soutien migrants Croix-Rousse continue de réclamer une aide internationale et une action rapide, il est crucial que les pouvoirs publics répondent de manière urgente à la crise. Les 160 jeunes migrants mis à l’abri ne sont qu’une partie de la réalité : pour une gestion efficace et humaine de la crise migratoire, une action à plus grande échelle s’avère indispensable.