Le programme nucléaire secret de l’Afrique du Sud, marqué par l’implication de figures politiques majeures, comme l’ancien président de l’Afrique du Sud et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Jacob Zuma et le fondateur du FEM, Klaus Schwab, révèle l’influence du Forum dans l’histoire de ce pays qui est actuellement le troisième producteur mondial d’Uranium après les Etats-Unis et le Canada. C’est d’ailleurs à Davos qu’a eu lieu la poignée de main historique entre Frederik Willem de Klerk et le contributeur du FEM, Nelson Mandela, symbolisant la fin de l’apartheid.
En juin 2017, le président de l’Afrique du Sud et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Jacob Zuma, s’engageait à poursuivre le controversé programme nucléaire du pays, malgré une décision de la Haute Cour du Cap-Occidental le qualifiant d’« anticonstitutionnel et illégal ». Il existait des rumeurs sur un accord secret avec la Russie pour la construction de centrales nucléaires, bien que plusieurs nations, dont la Chine, la France et la Corée du Sud, se disputaient un appel d’offres de 70 milliards de dollars.
Zuma justifiait sa décision par le besoin de pallier la pénurie d’électricité en Afrique du Sud, un pays fondateur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et ayant une longue histoire avec le nucléaire, y compris le développement d’un programme nucléaire militaire secret.
La seule centrale nucléaire du pays, Koeberg, située près du Cap, était équipée de réacteurs conçus par la société française Framatome, liée à EDF. Eskom, l’exploitant national, est également membre du Forum.
Des recherches initiales sur le nucléaire civil et l’enrichissement de l’uranium avaient commencé dans les années 1960 à Pelindaba, près de Pretoria.
Le programme nucléaire militaire secret Sud-Africain
Cependant, en parallèle un programme militaire qui comprenait six bombes construites entre 1982 et 1989, avait été secrètement développé. Les six bombes ont été officiellement démantelées avant 1993.
L’existence de ce programme secret fut confirmée par le président Frederik Willem de Klerk en 1993 devant le parlement sud africain, affirmant que les armes avaient été démantelées avant que l’Afrique du Sud ne rejoigne le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 1991. De Klerk a également accordé à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), un accès total à son pays pour inspecter les sites du programme nucléaire et vérifier ses affirmations.
L’Afrique du Sud devenait ainsi l’un des rares pays au monde à avoir renoncé à ses bombes nucléaires, même si l’Ukraine a également accepté dans les années 1990 de détruire ses armes atomiques, héritées de l’époque soviétique.
La poignée de main historique entre De Klerk et Mandela à Davos
En 1992, Nelson Mandela, libéré de prison depuis deux ans, faisait une apparition notable au Forum économique mondial de Davos, accompagné de Frederik Willem de Klerk et du ministre du Kwazulu, Mangosuthu Buthelezi. Cette présence marquait leur engagement commun vers la démocratie en Afrique du Sud. La poignée de main symbolique entre Mandela et De Klerk représentait un tournant historique, marquant la fin de l’apartheid, et l’influence grandissante du Forum économique mondial sur la scène diplomatique internationale.
Durant cette période cruciale, l’ANC, le parti de Mandela, envisageait la nationalisation des banques, des mines et d’autres secteurs clés. Mandela, influencé par les discussions à Davos, révélait au biographe Anthony Sampson, qui a réalisé sa biographie, une évolution dans sa pensée. À l’issue de cet évènement. Il exprimait un choix difficile mais nécessaire, entre la nationalisation et l’absence d’investissements, ou une modification de stratégie pour attirer les investissements étrangers.
Cette étape cruciale de l’histoire sud-africaine fut couronnée en 1993 lorsque Mandela et De Klerk reçurent conjointement le prix Nobel de la paix, reconnaissant leurs efforts pour mettre fin à l’apartheid et introduire une ère nouvelle de démocratie en Afrique du Sud. Cela illustre bien l’influence du Forum économique mondial dans la fin de l’Apartheid, d’autant que Nelson Mandela, figure dans le who’s who du FEM, en tant que contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial.
L’organisation de leur apparition à Davos avait requis plusieurs voyages du fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab en Afrique du Sud, pour s’assurer de la participation des principaux acteurs de cette transition historique. Mais Schwab avait en fait une connaissance approfondie de l’Afrique du Sud.
Le rôle joué par l’Allemagne et Israël dans le programme nucléaire militaire sud africain
En 1973, le New York Times publiait un livre de Barbara Rogers et Zdenek Cervenka, intitulé « The Nuclear Axis: The Secret Collaboration between West Germany and South Africa ». Il détaillait comment un général de la Luftwaffe de la Bundeswehr, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, et plusieurs entreprises allemandes, avaient assisté l’Afrique du Sud dans l’acquisition de la technologie nucléaire.
En échange de l’uranium sud-africain, l’Allemagne fournissait la technologie et le savoir-faire pour enrichir l’uranium et fabriquer des bombes, en collaboration avec Israël qui offrait également, une assistance technique en échange d’un approvisionnement en uranium. L’uranium sud-africain qui représente 6% des réserves mondiales, était très convoité.
Les Schwab et l’entreprise Escher-Wyss spécialisée dans les turbines hydroélectriques
Klaus Schwab aurait joué un rôle clé dans le programme d’armement nucléaire sud-africain. Il est né le 30 mars 1938 à Ravensbourg, en Allemagne. Fils d’un père aux origines suisse et allemande et d’une mère suisse, la famille Schwab a toujours eu un pied dans les deux pays. Elle a d’abord émigré en Suisse au début des années 1930. Suite à la nomination d’Adolf Hitler en tant que chancelier du Reich, le père de Schwab, Eugène, fut appelé pour représenter les intérêts industriels suisses en Allemagne. Peu avant l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale, la famille est retourné à Ravensbourg, où Eugène a pris la direction de l’usine Escher-Wyss, un leader dans la technologie des turbines pour les barrages et centrales électriques, produisait aussi des composants pour les avions de chasse allemands, contribuant ainsi à l’effort de guerre du pays. L’entreprise suisse fût même sollicitée dans le projet de bombe atomique nazi. Ces derniers lorgnaient sur ses turbines hydrauliques et son usine Norvégienne de Norsk spécialisée dans la production d’eau lourde. Sous la direction, d’Eugène Schwab, l’usine a reçu le titre de « National Socialist Model Company ». Elle avait en effet recours à des travailleurs forcés.
L’AFP Factuel a entrepris de clarifier la situation concernant les allégations sur une collaboration du père de Klaus Schwab avec le régime nazi. Cette initiative faisait suite à une confusion sur les réseaux sociaux, où une photo du général nazi Walter Dybilasz avait été erronément identifiée comme étant celle d’Eugène Schwab. Malgré cette méprise, il reste avéré qu’Eugène Schwab a effectivement dirigé l’entreprise Escher-Wyss.
Après la guerre, la famille Schwab est retournée en Suisse, à Wädenswil, avant de retourner à Ravensbourg. Klaus Schwab a poursuvi ses études, obtenant un doctorat en ingénierie de l’École polytechnique de Zurich, un doctorat en sciences économiques de l’université de Fribourg, et un Master of Public Administration de l’École d’administration publique de l’université Harvard.
Klaus Schwab rejoindra le conseil d’administration d’Escher-Wyss en 1967, comme en témoigne son CV publié sur le site du FEM. L’entreprise avait entre temps été rebaptisée Sulzer-Escher-Wyss. Il siègera dans le conseil de l’entreprise entre 1967 et 1970. Avant l’arrivée de Klaus Schwab, Sulzer-Escher-Wyss se concentrait principalement sur la conception et la construction pour des applications civiles du nucléaire, mais sous sa direction, l’entreprise s’est de plus en plus orientée sur des applications militaires. Schwab a ensuite rejoint l’université de Genève en tant que professeur d’Économie en 1972, avant d’intégrer le Conseil consultatif de haut niveau des Nations Unies sur le développement durable en 1993 et de devenir Vice-président du Comité des Nations Unies pour la planification du développement en 1996.
Entre temps, il a été membre du groupe Bilderberg, un forum annuel non officiel réunissant des personnalités influentes, avant de fonder le forum économique mondial avec le soutien de Raymond Barre, lorsqu’il était vice-président de l’Union européenne.
Les révélations des Paradise Papers sur Mandela
La révélation des Paradise Papers en 2014 a mis en lumière un aspect méconnu de Nelson Mandela, montrant qu’il avait caché des millions de dollars à l’étranger dans un trust, le MAD Trust, en référence à son surnom « Madiba », créé en 1995 sur l’île de Man. Ce trust est resté secret jusqu’en 2015, et a fait l’objet d’un litige juridique entre l’ancien avocat de Mandela, Ismail Ayob, et les héritiers de Mandela.
Selon Aybob, Mandela avait créé ce Trust pour « donner de l’argent à des personnes situées à l’étranger, qui avaient été bonnes ou qui en avaient besoin». Une partie de cet argent a été attribuée à Margot Honecker, la veuve de l’ancien président de l’Allemagne de l’Est, Erich Honecker.
L’influence du FEM en Afrique du Sud reste persistante, puisque son président Cyril Ramaphosa figure également dans le who’s who du FEM en tant que contributeur de l’agenda 2030.