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Image : Dall E X X-Pression Média.

Liban : Daraj Média critique l’utilisation systématique du « journalisme embarqué » par Tsahal

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Dara Média, une plateforme d’information panarabe reconnue pour son engagement en faveur d’un journalisme impartial, a publié ce mardi un article critique à l’encontre du « journalisme embarqué ». Ce terme désigne la pratique consistant à intégrer des journalistes dans des opérations militaires, comme ce fut le cas lors de la récente tournée organisée par l’armée israélienne dans le Sud du Liban, ce qui a provoqué des réactions du Hezbollah, mais également de journalistes libanais.

Daraj Media est une plateforme d’information panarabe lancée le 1er novembre 2017 par Alia Ibrahim, Hazem al Amin et Diana Moukalled, qui souhaitaient contrer le manque d’impartialité des médias arabes. Le média a notamment collaboré avec l’ICIJ sur des enquêtes importantes, notamment les Paradise Papers et les Pandora Papers. Son slogan, « La troisième histoire », témoigne de sa volonté de faire entendre une nouvelle voix et le média ne se montre pas seulement critique envers la presse arabe.

Dans une article publié ce jour, Daraj Média, critique le journalisme le journalisme d’accompagnement ou journalisme embarqué, un type de journalisme qui n’est pas nouveau et remonte à la Première Guerre mondiale, où certains journalistes portaient même l’uniforme militaire pour accompagner les troupes.

Le journalisme d’accompagnement est souvent critiqué pour son manque d’équilibre, car les journalistes n’ont accès qu’à une partie de la réalité, celle que les forces militaires souhaitent leur montrer. Ce biais peut rendre les reportages incomplets, voire déformés, et expose les journalistes à des accusations de partialité. Toutefois, il permet également d’obtenir des informations cruciales, inaccessibles autrement, mais toujours sous contrôle militaire.

Daraj Média dénonce en particulier la participation de plusieurs grands médias internationaux dont la  BBC, The Washington Post, et Reuters, à une tournée organisée récemment par les forces israéliennes dans des zones occupées au Liban.

Nos confrères soulignent qu’à la suite de ce tour médiatique, le Hezbollah a publié un communiqué sévère, critiquant particulièrement la BBC pour son reportage. Le groupe libanais a dénoncé une violation de la souveraineté du Liban et a accusé les médias participants de légitimer l’occupation israélienne. La BBC a été particulièrement visée par des employés de son bureau à Beyrouth, qui ont cessé de travailler en signe de protestation contre la couverture de cet événement.

Dans les colonnes de Daraj, la journaliste libanaise Nada Abdel Samad, qui a travaillé plus de vingt ans pour la BBC, souligne que le véritable enjeu pour les journalistes est de savoir s’ils conservent leur indépendance dans de telles situations. Selon elle, le risque est que ces journalistes deviennent des outils de propagande, perdant ainsi leur objectivité au profit de la narrative imposée par les militaires.

À Gaza, l’armée israélienne a eu recours à cette pratique systématiquement et les seules sources d’informations qui n’étaient pas encadrés par Tsahal provenaient quasiment uniquement des journalistes palestiniens, qui ont payé un leur tribu durant la guerre, comme en témoigne encore le récent décès de La mort de Hassan Hamad. Son décès porte à 175 le nombre de journalistes tués depuis le 7 octobre 2023 dans la Bande de Gaza, selon le Bureau des médias du gouvernement à Gaza.

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